Sans aller jusqu'à passer une nouvelle commande, le plus important exploitant du Q400 de Bombardier, Flybe, donne un vote de confiance à cet appareil au moment où l'incertitude plane quant à l'avenir de la chaîne d'assemblage de Toronto.

Le transporteur régional britannique, qui compte se départir de 15 avions afin que sa flotte compte environ 70 appareils vers 2020, a indiqué mercredi qu'il conserverait les avions à hélices construits par l'avionneur québécois.

D'après les informations publiées sur son site web, Flybe exploite actuellement 54 Q400.

«Nous avons soigneusement examiné toutes nos options et en sommes venus à la conclusion que cet appareil répondait le mieux à nos besoins», a indiqué la présidente et chef de la direction de Flybe, Christine Ourmières-Widener.

Le transporteur britannique, qui a remanié sa haute direction en 2014, désire se concentrer sur des liaisons plus profitables et estime que les appareils de Bombardier sont moins coûteux à exploiter que certains autres avions de ligne.

Six contrats de location pour des Q400 qui sont venus à échéance au cours de la dernière année n'ont pas été renouvelés.

De plus, Flybe conservera quelques appareils de ligne E175 d'Embraer, et en recevra quatre nouveaux en 2019, mais se délestera des neuf avions E195 construits par la société brésilienne.

Une porte-parole de Bombardier, Nathalie Siphengphet, a indiqué, au cours d'un entretien téléphonique, que cette décision de l'entreprise britannique n'allait probablement pas se traduire par une commande à court terme, tout en relativisant la chose.

«Peut-être pas à court terme, mais cela témoigne d'un engagement, a-t-elle indiqué. Avec une cinquantaine d'avions chez Flybe, cela générera des occasions d'affaires pour du service après-vente et (la vente de) pièces.»

Au 31 mars, l'avionneur québécois comptait 45 commandes fermes pour le Q400, d'après ses documents financiers du premier trimestre. Depuis, une nouvelle compagnie aérienne africaine établie en République d'Angola a commandé six appareils.

Bien que la sortie de Flybe soit positive pour Bombardier, David Tyerman, de Cormark Securities, ne s'attend pas à ce qu'elle génère d'importantes répercussions dans le marché.

«Au bout du compte, la question est de savoir si Bombardier peut décrocher suffisamment de commandes et faire de l'argent avec le Q400, a estimé l'analyste. La réalité, c'est qu'au cours des 10 dernières années, l'entreprise a décroché beaucoup moins de contrats que son rival ATR.»

L'assemblage des Q400 s'effectue aux installations ontariennes de Bombardier à Downsview, mais ce site vient d'être vendu à l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public pour 635 millions de dollars US.

Si l'entreprise a réitéré son engagement à l'endroit de ce programme, elle n'a pas dit ce qu'il adviendra de l'emplacement de la chaîne de montage après les cinq années où elle pourra demeurer sur son site torontois.

L'assemblage des avions d'affaires Global s'effectue également à cet endroit, mais Bombardier a déjà indiqué que le déplacement se fera dans une nouvelle usine située près de l'Aéroport international Pearson.

«C'est intéressant de voir que Bombardier a rapidement dit à quel endroit se ferait l'assemblage du Global après la vente du terrain de Downsview sans préciser ses intentions pour le Q400», a dit M. Tyerman.