La française Alstom, dont les véhicules légers sur rail remplaceront une partie de ceux originalement commandés par Metrolinx auprès de Bombardier Transport, s'installera dans la région de Toronto pour construire ces voitures.

Une porte-parole d'Alstom Canada, Marilena Varano, a confirmé jeudi que son entreprise détiendrait une usine de fabrication à Brampton, en Ontario, pour construire les voitures destinées aux projets des lignes de Sheppard East et de Finch West, à Toronto.

Ce projet, qui n'a pas encore été annoncé de façon formelle, devrait créer 120 emplois. Alstom compte déjà environ 200 employés dans ses installations à Ottawa et près de Montréal.

Par ailleurs, Metrolinx, l'agence régionale du transport de Toronto, a indiqué jeudi avoir réduit de plus de moitié sa commande de véhicules légers sur rail auprès de Bombardier Transport.

En vertu des ajustements apportés à l'entente, Bombardier ne construira plus que 76 véhicules légers, comparativement aux 182 véhicules prévus dans la commande originale pour le projet d'Eglinton Crosstown. La valeur de cette commande révisée est de 392 millions de dollars, comparativement à 770 millions pour le contrat initial.

Le chef de la direction de Metrolinx, Phil Verster, a expliqué que les 106 autres voitures de Bombardier initialement prévues pour le projet seraient remplacées par les 61 véhicules légers sur rail d'Alstom, de plus grande taille. La commande pour ces voitures, évaluée à 528 millions, avait été passée en mars.

«Nous avons emmené un deuxième fournisseur sur le marché, ce qui créera une dynamique concurrentielle complètement différente et Alstom va maintenant construire des véhicules ici même, à Toronto, pour Toronto, dans le cadre de ces projets, a-t-il affirmé. Et c'est très excitant pour nous.»

Les voitures de Bombardier seront maintenant uniquement utilisées sur la ligne d'Eglinton Crosstown.

L'agence et Bombardier se disputaient depuis des mois au sujet de la capacité du constructeur ferroviaire à respecter ses commandes de trains à Toronto.

Selon Metrolinx, la nouvelle entente avec Bombardier comporte des «sanctions pécuniaires considérables» en cas de retard dans la livraison des véhicules ou si la qualité des véhicules est «inacceptable».

Bombardier s'est en outre engagée à garantir la qualité des véhicules tout au long de leur durée de vie utile.

La nouvelle entente accroît également la visibilité et la transparence des plans de production et des progrès de Bombardier, a précisé Metrolinx.

L'agence a ajouté que la construction des tunnels, des voies et des gares de la ligne d'Eglinton allait bon train. L'ouverture de la nouvelle ligne, un projet de 5,3 milliards, est prévue pour 2021.

Bombardier a indiqué que les revenus perdus dans le nouveau contrat avec Metrolinx seraient contrebalancés par une prolongation de 18 mois de son contrat d'exploitation et de maintenance avec Go Transit, dans la grande région de Toronto et Hamilton.

«Nous avons toujours été résolus à trouver une voie négociée claire, une voie qui offre de la valeur à toutes les parties, et en premier lieu à la population de l'Ontario», a affirmé dans un communiqué le président de la région des Amériques chez Bombardier, Benoît Brossoit.