Ottawa prépare sa riposte après que le département américain du Commerce eut décidé de se ranger derrière Boeing en n'abaissant que légèrement les mesures punitives visant les avions C Series de Bombardier exportés au sud de la frontière.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a réitéré, mercredi, que le gouvernement Trudeau était «déterminé» à défendre les entreprises et travailleurs canadiens contre le protectionnisme.

«Nous examinerons les décisions pour envisager les prochaines démarches à entreprendre et évaluer les possibilités en matière d'appel», a-t-elle fait savoir par voie de communiqué.

La responsable de la diplomatie canadienne a ajouté que les taux finaux annoncés par Washington causaient un «grave préjudice» aux travailleurs de l'aéronautique «des deux côtés de la frontière».

Comme cela a été le cas avec la dispute canado-américaine sur le bois d'oeuvre, Ottawa pourrait en appeler des décisions en évoquant les règles de l'Accord nord-américain de libre-échange (ALENA) ainsi que de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Toutefois, il faut généralement des années avant que des litiges puissent se régler devant l'organisation internationale établie à Genève.

Dans sa décision finale, le département du Commerce suggère des droits compensatoires et antidumping totalisant 292,21 %, comparativement à 299,45 % dans ses décisions préliminaires. Les droits compensatoires passent de 219,63 % à 212,39 %, alors que le droit antidumping demeure inchangé, à 79,82 %.

Selon le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, cette décision est le résultat d'un processus «impartial», «ouvert» et «transparent».

«Les États-Unis sont en faveur d'échanges commerciaux ouverts, justes et réciproques et vont toujours se tenir debout pour les travailleurs américains ainsi que les compagnies affectées par des importations injustes», fait-il valoir.

Boeing avait déposé sa plainte en avril, alléguant que les gouvernements du Québec, du Canada et du Royaume-Uni avaient subventionné le développement de la C Series, ce qui avait permis à Bombardier de vendre ses avions à des prix jugés dérisoires.

Une décision attendue

Le dossier se retrouve maintenant dans les mains de la Commission internationale du commerce des États-Unis (USITC), qui doit déterminer vers le 1er février si la C Series a bel et bien causé un préjudice aux ventes de Boeing et si les mesures punitives seront appliquées.