L'association qui représente les ex-travailleurs d'Aveos demande au gouvernement Trudeau d'effacer la dette de centaines d'entre eux qui doivent rembourser 4,5 millions de dollars en prestations d'assurance-emploi.

Elle a l'appui du Bloc québécois, qui a interpellé directement le premier ministre Justin Trudeau lors d'une conférence de presse, mardi.

«Il faut que le gouvernement arrête de leur taper dessus», a dénoncé le député Simon Marcil en conférence de presse, en rappelant que Justin Trudeau avait défendu les ex-travailleurs lorsqu'il était dans l'opposition.

M. Marcil était accompagné de son collègue Louis Plamondon et de Stéphane Meunier, un ex-employé d'Aveos qui doit plus de 7000 $ au gouvernement fédéral. Depuis un mois, un montant de 840 $ par mois est saisi sur son salaire.

«Je n'avais pas les moyens de rembourser», a-t-il expliqué. M. Meunier est aujourd'hui technicien en aéronautique pour une entreprise de Mirabel, mais il gagne 10 $ de moins de l'heure que lorsqu'il travaillait pour Aveos.

Plus de 600 employés de Montréal et de Winnipeg doivent maintenant remettre le montant de leurs prestations d'assurance-emploi au gouvernement fédéral parce qu'ils ont finalement reçu une indemnité de départ d'Air Canada, leur ex-employeur.

Le transporteur refusait de leur verser cette indemnité qu'il leur avait promise lors de leur transfert chez Aveos en 2011, après qu'il s'est départi de ses services techniques. L'entreprise, qui effectuait l'entretien des avions d'Air Canada, a brusquement fermé ses portes en 2012, avant de faire faillite.

En janvier 2017, le Tribunal de la sécurité sociale du Canada ordonnait aux ex-travailleurs d'Aveos de rembourser les indemnités d'assurance-emploi. Une décision qui n'a pas été portée en appel faute de moyens.

Le gouvernement Trudeau a libéré Air Canada, en 2016, de son obligation de maintenir des centres d'entretien à Montréal, à Mississauga et à Winnipeg. Il est donc en partie responsable de la situation de ces ex-travailleurs d'Aveos, selon le député Louis Plamondon, et c'est pourquoi il devrait éliminer leur dette.

Le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, a rappelé qu'il y avait eu un jugement du tribunal qui devait être respecté. Il s'est dit «conscient des circonstances difficiles» dans lesquelles ces travailleurs se sont retrouvés.

«Ces travailleurs et ces travailleuses ont droit au respect de la fonction publique et de Service Canada, a-t-il dit lors de la période des questions. Je les invite à prendre tous les contacts nécessaires, y compris ceux avec les députés en cette Chambre, pour s'assurer que ce respect s'applique totalement.»