Environ un mois après que Moody's eut abaissé la cote de crédit de Bombardier, l'agence DBRS emprunte un chemin différent en relevant ses perspectives à l'égard de l'avionneur québécois.

Si la note du constructeur d'avions et de trains demeure à «B», ses perspectives passent de «négatives» à «stables», explique lundi l'agence canadienne dans une courte note d'analyse.

«Cette décision reflète des signes, bien que faibles, de stabilisation au sein de la situation financière de la compagnie», écrit DBRS, qui s'attend également à d'autres améliorations au cours des 12 prochains mois.

L'agence établie à Toronto note des «progrès significatifs» en ce qui a trait à l'amélioration des marges, notamment au sein de Bombardier Transport», au cours des deux dernières années.

De plus, écrit DBRS, le partenariat entre Airbus et Bombardier dans la C Series annoncé le 16 octobre dernier contribue à faire rayonner davantage cette famille d'avions, consolidant ainsi la viabilité du programme.

Sans verser de contrepartie financière, Airbus est devenu l'actionnaire majoritaire du programme de la C Series, alors que la part de l'avionneur québécois devrait reculer à 31 pour cent. Celle de l'État québécois - qui a injecté 1 milliard de dollars US en 2015 - devrait fléchir à environ 19 pour cent.

Cette transaction, dont la clôture est prévue au milieu de 2018, doit obtenir le feu vert des autorités réglementaires dans quelques pays, dont au Canada.

Selon DBRS, l'accord conclu avec Airbus ainsi que le développement de l'avion d'affaires Global 7000, dont l'entrée en service est prévue dans la deuxième moitié de 2018, constituent des éléments qui stabilisent l'entreprise.

«D'importants risques d'exécution sont liés au développement de nouveaux appareils, ajoute l'agence. La volatilité des marchés et des marges modestes constituent des défis structurels.»

À court terme, Bombardier devrait par ailleurs avoir accès à des liquidités «adéquates», explique DBRS dans son analyse.

Le mois dernier, l'avionneur s'était dit en «désaccord complet» avec la décision de Moody's, qui avait abaissé à B3, par rapport à B2 auparavant, la note de crédit de l'avionneur québécois, faisant également passer ses perspectives de stables à négatives.

L'agence new-yorkaise avait expliqué sa décision en évoquant un certain scepticisme quant aux perspectives de la C Series, et ce, même si Airbus deviendra l'actionnaire majoritaire du programme.

Moody's évoquait aussi des incertitudes entourant les flux de trésorerie négatifs prévus en 2018, une situation qui pourrait également survenir en 2019 advenant des retards dans les livraisons de C Series.