L'objectif de Bombardier de livrer environ 30 appareils C Series cette année pourrait bien être compromis parce que l'avionneur ne reçoit pas suffisamment de moteurs pour son nouvel avion commercial.

La multinationale québécoise a indiqué mardi qu'elle procédait à une évaluation du dossier et qu'elle fournirait plus de précisions la semaine prochaine, à l'occasion du dévoilement de ses résultats du troisième trimestre.

«Bombardier travaille en étroite collaboration avec Pratt & Whitney (le fabricant des moteurs) afin d'évaluer et limiter les impacts potentiels pour ses clients», a indiqué par courriel une porte-parole, Nathalie Siphengphet.

Plus tôt, United Technologies (UTC) avait expliqué aux analystes que sa filiale Pratt & Whitney avait dû retarder des livraisons à Bombardier et Airbus afin d'offrir des moteurs de rechange aux compagnies aériennes qui exploitent des C Series ainsi que des A320 neo.

Ce problème est lié à des retards dans la fabrication d'une pièce essentielle du moteur - les soufflantes. Bombardier a jusqu'ici livré 19 appareils C Series à ses clients, dont 12 appareils en 2017.

«Il est déplorable que nous n'ayons pas été en mesure de respecter nos engagements à l'endroit d'Airbus, de Boeing et de Bombardier, mais ils comprennent qu'il est nécessaire que les compagnies aériennes puissent continuer à faire voler leurs avions et je crois que nous avons pris la meilleure décision d'affaires à long terme», a dit le président et chef de la direction d'UTC, Gregory Hayes, au cours d'une conférence téléphonique.

L'an dernier, des ratés au chapitre de la cadence de production chez Pratt & Whitney avaient forcé Bombardier à réduire de moitié - de 15 à sept - ses livraisons de sa nouvelle famille d'avions commerciaux.

UTC affirme que sa filiale a livré 120 moteurs au cours du troisième trimestre, ce qui devrait lui permettre de respecter son objectif oscillant entre 350 à 400 moteurs pour l'année financière en cours.

Pratt & Whitney a inscrit une charge de 196 millions $ US au troisième trimestre liée à ses problèmes de cadence.

Entre-temps, UTC a estimé que la prise de participation majoritaire d'Airbus dans le programme de la C Series constitue une bonne nouvelle car elle vient valider la performance des moteurs de Pratt & Whitney. Autrement, le géant européen n'aurait pas conclu de partenariat avec Bombardier, a estimé M. Hayes.

Celui-ci a ajouté que les différentes filiales d'United Technologies fournissaient entre 34 et 35 % du contenu de la C Series.

«C'est un gros investissement à l'égard de cet avion et nous voulons que (le programme) soit un succès», a dit M. Haynes.

Sans dépenser un seul sou, le géant européen Airbus devient l'actionnaire majoritaire du programme de la CSeries. La part de Bombardier sera de 31 %, alors que celle de l'État québécois - qui a injecté 1 milliard $ US en 2015 - recule à 19 %.

En après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier se négociait à 2,90 $, en hausse de sept cents, ou 2,47 %.