Les responsables politiques et syndicaux en Irlande du Nord se félicitaient mardi de l'alliance entre Airbus et Bombardier, qui apaise les inquiétudes sur la préservation des emplois nord-irlandais liées au différend avec Boeing.

L'avionneur européen Airbus a engagé un important rapprochement commercial avec le canadien Bombardier en prenant une part majoritaire de son programme d'avions moyen-courrier C Series.

Bombardier est l'un des principaux employeurs en Irlande du Nord, avec des effectifs de près de 8000 personnes, dont 4200 pour les seules activités aéronautiques, la majeure partie dans son usine de Belfast où sont fabriqués les ailes et des éléments du fuselage de la C Series.

Les autorités britanniques s'étaient dès lors inquiétées de la décision du gouvernement américain fin septembre, saisi par l'avionneur Boeing, d'imposer des droits antidumping massifs sur des avions Bombardier.

Régissant à l'accord avec Airbus, le parti républicain Sinn Féin a estimé qu'il s'agissait d'une «bonne nouvelle pour Bombardier, pour les salariés à Belfast et pour l'économie locale», selon la dirigeante Michelle O'Neill.

«L'opération entre Airbus et Bombardier va permettre de tempérer ces craintes (liées au conflit commercial avec Boeing, NDLR) et intervient comme un soulagement pour les travailleurs et leurs familles, ainsi que pour les entreprises locales impliquées dans la chaîne d'approvisionnement de Bombardier», a-t-elle dit.

Même son de cloche au sein du parti unioniste, le DUP, allié au gouvernement conservateur britannique de Theresa May.

Cette annonce «est une nouvelle incroyablement importante pour Bombardier, Belfast et l'Irlande du Nord», a déclaré Arlene Foster, la cheffe du DUP.

«Airbus reconnaît clairement la valeur du CSeries» et constitue «un partenaire approprié», a-t-elle ajouté.

La branche nord-irlandaise du syndicat Unite, le plus puissant au Royaume-Uni, a également salué la nouvelle, tout en précisant vouloir continuer à se battre contre la décision américaine.

L'accord «a le potentiel pour permettre l'accès à de nouveaux marchés et assurer la production à long terme du CSeries, malgré les difficultés en cours en raison des droits de douane onéreux imposés par des États-Unis protectionnistes», a expliqué Davy Thompson, un responsable du syndicat pour la région.