Une passagère violée par un chauffeur de Uber en 2014 en Inde poursuit le groupe américain en justice, accusant ses dirigeants d'avoir obtenu son dossier médical pour la discréditer, ont annoncé jeudi les avocats de la victime.

Cette femme avait déjà attaqué Uber, à l'époque pour «négligence».

Le chauffeur, déjà soupçonné d'agressions par le passé, a été condamné à la prison à perpétuité pour le viol de la jeune femme à New Delhi.

Cette fois, la victime poursuit l'entreprise de location de voitures avec chauffeur pour diffamation et non respect de sa vie privée, selon le texte de la plainte diffusé par le cabinet d'avocats Wigdor.

«Après l'agression sexuelle, (Eric) Alexander (alors à la tête des opérations en Asie-Pacifique, NDLR) s'est rendu à Delhi, où il est arrivé à obtenir le dossier médical de la plaignante, confidentiel et privé, rédigé par les médecins qui l'avait examinée», est-il écrit.

Il a ensuite «montré le dossier (au PDG) Travis Kalanick et à Emil Michael», ex-dirigeant du groupe qui a démissionné lundi, qui en ont «discuté ensemble et avec d'autres membres d'Uber, en s'interrogeant sur le fait de savoir si la victime n'avait pas inventé son agression» pour «nuire à Uber», affirme la plainte, qui vise nommément les trois hommes.

M. Alexander «ne fait plus partie de l'entreprise», avait indiqué Uber la semaine dernière, après que la presse eut affirmé qu'il avait obtenu le dossier médical de la jeune femme de 26 ans.

La victime exige un procès pour fixer des «dommages et intérêts», peut-on encore lire.

Le groupe est en pleine tourmente depuis plusieurs mois, faisant face à des démissions et renvois en série sur fond, principalement, d'accusations de sexisme et de harcèlement au travail.

Le PDG controversé Travis Kalanick a annoncé mardi qu'il prenait un congé sabbatique d'une durée indéterminée.