Réagissant à la crise de gouvernance qui secoue Bombardier depuis des semaines, le président exécutif du conseil d'administration de l'entreprise montréalaise, Pierre Beaudoin, a annoncé jeudi qu'il réduira ses activités à compter du 30 juin.

Le petit-fils de Joseph-Armand Bombardier continuera de présider le conseil de la multinationale, mais il renoncera à la portion «exécutive» de son poste, c'est-à-dire à ses fonctions de dirigeant de l'entreprise au quotidien.

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«Ce changement reflète la transition très réussie du leadership de Bombardier (au PDG) Alain (Bellemare) au cours des deux dernières années», a déclaré M. Beaudoin dans un communiqué. Rappelons que celui-ci a occupé le poste de PDG de 2008 à 2015.

En renonçant à une partie de ses fonctions, Pierre Beaudoin verra probablement sa rémunération amputée. L'an dernier, celle-ci s'est élevée à 5,3 millions US avant qu'il ne décide de la ramener au niveau de celle de 2015, soit 3,9 millions US, dans la foulée des protestations.

Pour justifier la hausse de la rémunération de M. Beaudoin en 2016, Bombardier avait notamment indiqué que celui-ci a contribué à «la définition d'une orientation stratégique» pour l'entreprise et à «la gestion des relations entretenues avec certaines parties prenantes et avec la clientèle». Généralement, le président «non exécutif» du conseil d'administration d'une entreprise cotée en Bourse au Canada gagne 500 000 $ ou moins.

Même si elle constitue une concession notable, la décision de Pierre Beaudoin ne répond pas complètement aux demandes des grands investisseurs institutionnels canadiens, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui réclamaient que le président du conseil de Bombardier ne provienne pas de la famille qui contrôle l'entreprise.

Résultats

Le constructeur d'avions et de trains a par ailleurs dévoilé ses résultats du premier trimestre, qui a pris fin le 31 mars. Le chiffre d'affaires a fléchi de 9% pour atteindre 3,58 milliards US tandis que le bénéfice d'exploitation ajusté est resté stable à 128 millions US. Les marges bénéficiaires ont augmenté dans toutes les divisions, sauf celle des avions commerciaux.

La perte nette a atteint 31 millions US (2 cents US) alors qu'elle s'était élevée à 138 millions US (7 cents US) en 2016. À 593 millions US, l'utilisation des flux de trésorerie disponibles est meilleure que prévue. L'an dernier, l'entreprise avait consommé 750 millions US de fonds au premier trimestre.

Ces résultats financiers généralement conformes aux attentes permettent à Bombardier de réitérer ses prévisions financières pour l'année en cours, qui comprennent entre autres un bénéfice d'exploitation ajusté se situant entre 530 et 630 millions US.

«L'expansion soutenue de nos marges et l'amélioration de notre performance de trésorerie démontrent toutes deux les premiers bénéfices de nos actions ainsi que le potentiel à long terme de notre entreprise», a affirmé M. Bellemare.