L'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (AIMTA) soupçonne Bombardier de vouloir dissuader des salariés de se syndiquer en leur octroyant des bonis exceptionnellement élevés.

Actuellement en pleine campagne de syndicalisation, les employés administratifs de Bombardier Aéronautique ont eu droit à une prime équivalant à 6,7 % de leur salaire pour 2016. Un an plus tôt, les primes avaient oscillé de 2,8 à 3,8 %. En 2014, c'était moins de 2 %.

« Ce n'est pas la première fois qu'ils font ça et ce n'est probablement pas la dernière », a commenté hier à La Presse David Chartrand, coordonnateur québécois de l'AIMTA, en faisant référence à de précédentes campagnes de syndicalisation chez Bombardier. 

« Il y a quelques mois, on a prévenu tout le monde qu'il était possible que l'employeur se mette à distribuer des bonbons. » - David Chartrand

Évidemment, personne ne va se plaindre de recevoir un boni. « Mais l'employeur peut se reprendre en coupant dans le régime de retraite ou dans les conditions de travail », note M. Chartrand.

Bryan Tucker, porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, n'a pas voulu commenter en détail les bonis versés aux salariés. Il a assuré qu'il n'y a pas de lien avec la campagne de syndicalisation en cours. « Les primes sont basées sur la performance de l'entreprise et sur l'atteinte des objectifs, a-t-il dit. L'année 2016 a été assez remarquable. »

C SERIES, LE BON ET LE MOINS BON

Rappelons que l'an dernier, la gamme d'avions C Series est entrée en service chez Swiss et chez airBaltic sans problème majeur. De plus, Bombardier a enregistré des commandes d'Air Canada et de Delta Air Lines pour 120 appareils C Series. Plusieurs employés mettent actuellement les bouchées doubles en raison de la forte augmentation de la cadence de production de la C Series.

Plus tôt ce mois-ci, la hausse de la rémunération consentie aux hauts dirigeants de Bombardier a suscité une vive controverse compte tenu de l'aide publique que l'entreprise a reçue l'an dernier. Québec a injecté 1 milliard US dans le programme C Series tandis que la Caisse de dépôt et placement du Québec a investi 1,5 milliard US dans la division ferroviaire Bombardier Transport.