Bombardier et le géant allemand Siemens sont en pourparlers pour combiner leurs activités ferroviaires dans le cadre d'une fusion dont la valeur pourrait atteindre plus de 10 milliards d'euros (14,1 milliards CAN), révèle l'agence Bloomberg. Un analyste voit d'un bon oeil la transaction potentielle.

Bombardier Transport et Siemens Mobility Rail Solutions, qui produisent des trains et de l'équipement de signalisation ferroviaire, seraient regroupées au sein d'une coentreprise. Une entente pourrait être annoncée au milieu de 2017, selon les sources de Bloomberg, qui ont requis l'anonymat.

Un éventuel regroupement devrait être avalisé par les autorités antitrust et pourrait être confronté à de l'opposition de la part des syndicats européens des entreprises, qui ont toutes deux leur siège social en Allemagne.

Les discussions entre Bombardier et Siemens ont débuté plus tôt cette année, indique Bloomberg en précisant qu'aucune décision n'a encore été prise.

«Nous croyons qu'un tel regroupement serait bénéfique à Bombardier Transport puisque celle-ci serait en mesure de rivaliser plus efficacement avec ses concurrents chinois, qui sont en train de prendre vigoureusement de l'expansion à l'étranger», commente dans une note Benoit Poirier de Desjardins. L'analyste voit dans les pourparlers une volonté de Bombardier de «maximiser la valeur pour les actionnaires».

Rappelons que l'an dernier, Bombardier a vendu une participation de 30 % dans Bombardier Transport à la Caisse de dépôt et placement du Québec pour 1,5 milliard US, ce qui attribue une valeur de 5 milliards US à la division ferroviaire.

M. Poirier souligne qu'une fusion Bombardier-Siemens devrait être entérinée par la Caisse et respecter les seuils de rendement financier établis dans l'accord conclu à l'automne 2015 entre l'institution et la multinationale québécoise.

Il y a quelques semaines, des rumeurs faisaient état d'un rapprochement entre Bombardier Transport et le français Alstom. En 2014, Siemens avait échoué dans sa tentative de mettre la main sur Alstom.

L'action de Bombardier gagne près de 5 % mardi à la Bourse de Toronto tandis que celle de Siemens s'apprécie d'environ 0,5 % à Francfort. En revanche, le titre d'Alstom perd près de 3 % à Paris.