Les contribuables devront payer davantage pour les deux traversiers actuellement en construction à Chantier Davie de Lauzon. Le gouvernement Couillard a décidé de ne pas suivre les recommandations d'un rapport qu'il avait commandé, rapport qui proposait de retirer les navires au chantier pour terminer ailleurs leur construction.

Le contrat initial entre la Société des traversiers du Québec et Davie prévoyait une facture de 150 millions. Par la suite, Davie avait soutenu qu'il lui faudrait 100 millions de plus, une commande qui avait fait bondir le ministère des Transports. Le ministre Laurent Lessard avait indiqué qu'une erreur aussi importante était inacceptable. « On ne peut se tromper de 100 % », avait-il dit.

La STQ avait demandé une étude à Fisher Maritime, société américaine spécialisée, qui recommandait de sortir les navires du chantier de Lauzon avant même que leur construction ne soit achevée - l'un est construit à 85 %, l'autre est à moitié terminé. À l'origine, ils devaient être livrés en 2015.

Le transfert des navires entraînait de sérieux problèmes - d'abord des pertes d'emplois sur la Rive-Sud de Québec, où les libéraux sont en difficulté, mais aussi parce que le chantier chargé de terminer le travail n'aurait pas voulu garantir la qualité du résultat. Finalement, comme les chantiers de la famille Verreault aux Méchins font avant tout de la réparation, il aurait fallu envoyer les traversiers ailleurs, chez des concurrents historiques de Davie.

La STQ et Davie devront négocier - la première admettant qu'elle a, tout le long du processus, demandé des changements coûteux à la conception des deux navires, Davie convenant qu'elle aurait pu être plus efficace sur ce mandat en marché captif. 

Par ailleurs, Davie respecte les coûts et des échéanciers prévus pour un bateau de ravitaillement destiné à l'armée canadienne, aux termes d'un contrat de location où elle doit absorber elle-même les dépassements budgétaires.