Il semble de plus en plus évident qu'une éventuelle aide fédérale à Bombardier ne concernerait pas la gamme d'avions C Series, mais plutôt le prochain programme de développement aéronautique auquel se consacrera l'entreprise à partir de 2018.

« Nos besoins changent », a déclaré hier le PDG de Bombardier, Alain Bellemare, lors d'un point de presse tenu en marge de la livraison du tout premier appareil CS300 au transporteur letton airBaltic.

« Nous en sommes maintenant à l'étape où nous commençons à penser dans quelle plateforme nous investirons à l'avenir, alors c'est le genre de discussions que nous avons avec le fédéral actuellement », a-t-il ajouté.

Bombardier reste muet sur la nature du prochain projet, mais il pourrait s'agir d'une remotorisation de la famille de jets régionaux CRJ, d'une modernisation de l'avion turbopropulsé Q400 ou d'un nouveau jet d'affaires. Hier, M. Bellemare a de nouveau exclu une version allongée de la C Series, le CS500.

« C'est trop tôt. Pour l'instant, on se concentre sur la livraison des CS100 [de 110 à 130 sièges] et des CS300 [de 130 à 160 sièges]. » - Alain Bellemare, PDG de Bombardier, à propos d'une version allongée du CS500

Depuis plus d'un mois, le ministre fédéral de l'Innovation, Navdeep Bains, assure que la question n'est pas de savoir « si » Ottawa investira dans Bombardier, mais « comment ». Il y a deux semaines, il s'est toutefois dit préoccupé par les nombreux licenciements annoncés par Bombardier depuis le début de l'année.

« La réalité, c'est que notre structure de coûts est trop élevée, s'est justifié Alain Bellemare hier. On a de très bons avions, mais les prix sont dictés par le marché, alors il faut qu'on contrôle nos coûts pour être capables d'en vendre plus, de ces avions-là, et c'est ça qu'on fait. »

ANNÉE « EXCEPTIONNELLE »

Plusieurs centaines de salariés de Bombardier ont assisté, hier, à la cérémonie tenue en l'honneur d'airBaltic en présence de la ministre québécoise de l'Économie, Dominique Anglade.

« La Lettonie est l'un des plus petits pays d'Europe et voilà que nous prenons l'un des plus gros avions que le Canada ait jamais construits », a lancé le PDG d'airBaltic, Martin Gauss.

« Nous livrons aujourd'hui le premier avion CS300 cinq mois à peine après le premier CS100. C'est quelque chose qui ne s'est jamais fait dans l'industrie », s'est félicité Fred Cromer, président de Bombardier Avions commerciaux, qualifiant l'année 2016 d'« exceptionnelle » pour la C Series.

Sur le plan des commandes, le début de l'année a été marqué par les importants contrats octroyés par Air Canada et Delta Air Lines, mais les derniers mois ont été tranquilles. « Nous verrons si nous avons quelque chose à annoncer d'ici la fin de l'année », a glissé M. Cromer hier.