Le premier ministre Philippe Couillard a ouvert la porte, mardi, à la possibilité d'un soutien financier de son gouvernement pour la création d'un centre d'entretien aéronautique au Québec.

M. Couillard a déclaré qu'il est encore trop tôt pour déterminer quels seront les besoins financiers pour la création de cette installation.

Dans un point de presse, en marge d'une visite d'une installation portuaire sur la mer du Nord, M. Couillard a indiqué que tous les scénarios sont sur la table.

«On n'exclut rien nous, a-t-il dit. Le gouvernement agit souvent dans les projets économiques.»

M. Couillard, qui a complété lundi un passage de deux jours au salon de l'aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni, a insisté une nouvelle fois sur l'importance de ce projet de centre d'entretien, annoncé dans le cadre d'une entente pour la vente d'appareils Bombardier CSeries à Air Canada.

«On n'est pas actuellement à la phase de discuter du montage financier et qui va payer quoi, a-t-il dit. On est toujours prêts, nous, à soutenir des projets importants comme celui-là.»

M. Couillard, dont le gouvernement a injecté 1 milliard $ US dans Bombardier, a répété que l'initiative appartient au transporteur aérien, qui s'est engagé à confier l'entretien de ses CSeries à une installation québécoise.

«Ce n'est pas nous qui allons en être le maître d'oeuvre, Air Canada doit procéder à un appel d'offres, a-t-il dit. Et on verra lorsqu'on sera rendu à la phase subséquente.»

Lundi, à Farnborough où elle était également, la ministre de l'Économie, Dominique Anglade, avait précisé que la question d'un soutien financier au projet n'avait pas été l'objet de discussions jusqu'ici.

Le gouvernement, qui est actionnaire du programme de la CSeries grâce à son investissement, a renoncé à poursuivre Air Canada pour la forcer à faire l'entretien lourd de ses appareils à Montréal, comme l'y obligeait la loi.

Cette concession a été obtenue au moment où Air Canada a décidé de faire l'acquisition de 45 appareils CSeries de Bombardier, en février.

Par ailleurs, mardi, M. Couillard a estimé qu'il serait avantageux d'automatiser les opérations à venir aux installations du port de Montréal situées à Contrecoeur.

M. Couillard a fait ce constat à la suite d'une visite des importantes installations portuaires situées au sud de Hambourg.

En s'adressant aux journalistes, M. Couillard a toutefois reconnu que cette décision revient aux exploitants.

La chaîne d'opérations du terminal de conteneurs d'Altenwerder, inauguré en 2001, est presque totalement automatisée.

Selon le premier ministre, l'automatisation améliore l'efficacité et la productivité.

«Il serait impossible de transformer le terminal actuel du port de Montréal, mais pour une expansion du terminal, par exemple à Contrecoeur, si l'opérateur du terminal le décide, c'est le genre d'opération qui clairement est très efficiente sur le plan économique», a-t-il dit.

M. Couillard a profité de son passage à Hambourg pour faire le bilan de la première année de son plan de développement du secteur maritime.

Selon le premier ministre, l'injection de 156 millions $ par le gouvernement dans des projets d'infrastructures, de biotechnologie et de tourisme maritime a généré 776 millions $ d'investissements privés.

Concernant la mise en place des comités chargés de développer les zones industrialo-portuaires au coeur de la stratégie, M. Couillard s'est fait rassurant concernant les risques de conflits d'intérêts qui pourraient survenir dans le démarchage pour attirer des entreprises.

«Il n'y a pas de raison de craindre plus de problèmes là qu'ailleurs, les mêmes institutions vont être là», a-t-il dit.

Selon le premier ministre, les règles en vigueur dans l'évaluation de projets qui pourraient recevoir un soutien gouvernemental seront les mêmes pour les projets maritimes.

«Il y a déjà des balises, ce risque-là existe pour n'importe quel projet, a-t-il dit. Les règles c'est celles qu'on a au gouvernement d'attribution de contrat, d'appel d'offres publiques et de transparence.»