À l'approche de la date du 30 juin, le premier ministre Philippe Couillard estime que son gouvernement est en bonne voie de finaliser son investissement de 1 milliard de dollars US dans la CSeries de Bombardier.

Toutefois, une signature après cette date ne serait pas dramatique, a-t-il ajouté, lundi, au cours d'une mêlée de presse en marge de la 22e Conférence de Montréal.

« Ce que j'entends est réaliste, a dit M. Couillard. Les choses progressent bien. Notre objectif était de finaliser pour le 30 juin. S'il y a des virgules à attacher, ce n'est pas grave. »

La finalisation de l'entente permettrait au gouvernement Couillard d'effectuer son premier versement de 500 millions de dollars US à Bombardier - initialement prévu le 1er avril dernier - en échange d'une participation de 49,5 % dans le programme de la CSeries.

M. Couillard, qui s'envolera pour le Salon international de l'aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni, le 11 juillet, ne croit pas qu'il enverrait un mauvais signal au marché si le premier paiement n'est pas effectué par son gouvernement avant cet événement d'envergure.

Après deux années de retard, le premier vol commercial de la CSeries - dont les dépassements de coûts atteignent 2 milliards US - est prévu au début du mois de juillet, une fois que le premier appareil aura été livré au transporteur Swiss.

Questionné par les journalistes, le premier ministre n'a pas dit pourquoi Québec et Bombardier négociaient toujours même si l'annonce de l'investissement remonte au 29 octobre dernier, affirmant ne pas être à la table de négociation.

M. Couillard en a profité pour de nouveau inciter le gouvernement Trudeau à investir dans le nouvel avion commercial de la multinationale québécoise.

« Il faut que le fédéral y soit, a-t-il martelé. Je comprends que les discussions se poursuivent. C'est important qu'elles aient lieu. C'est le plus gros projet d'innovation au Canada. »

Plus tôt dans la journée, lorsque questionné sur le dossier, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, s'était limité à dire, en conférence de presse, que son gouvernement était « proactif » dans ses pourparlers avec Bombardier.

« Nous travaillons plus fort dans ce dossier a-t-il dit. C'est important pour nous de continuer à déterminer comment nous pouvons aider. »

Les actions à droits de vote multiples, qui permettent à la famille Beaudoin-Bombardier de contrôler 53,23 % des droits de vote, figureraient parmi les points de désaccord entre la compagnie et le gouvernement Trudeau.

Plaidoyer pour le libre-échange

Parmi les sujets qu'il a abordés au cours de son allocution visant à lancer la Conférence de Montréal, M. Couillard a notamment livré un plaidoyer en faveur du libre-échange, au moment où les discours protectionnistes semblent gagner du terrain aux États-Unis ainsi qu'en Europe.

Le premier ministre n'est pas allé jusqu'à dire que l'Accord économique et commercial global (AECG) conclu en septembre 2014 entre le Canada et l'Union européenne pourrait être menacé, mais il croit qu'il est pertinent de rappeler les avantages du libre-échange.

« Chez nous, l'ALÉNA a été une source de progrès considérable, a dit M. Couillard. Ce sera la même chose pour les Européens et les Canadiens [avec l'accord de libre-échange]. Il doit y avoir des garde-fous, bien sûr, mais je souhaite que cela soit ratifié. »