L'Agence métropolitaine de transport (AMT) a récemment annulé un appel d'offres évalué à un peu plus de 100 millions pour lequel Bombardier était l'unique soumissionnaire, en évoquant notamment l'échéancier des livraisons.

L'AMT souhaitait recevoir la première des 24 voitures à deux niveaux destinées aux lignes de Candiac, Vaudreuil-Dorion et Saint-Jérôme dans un délai maximum de 24 mois, alors que l'entreprise ne pouvait pas le faire en moins de 30 mois.

Un porte-parole de Bombardier, Marc-André Lefebvre, a expliqué lundi que l'entreprise était déçue, tout en se questionnant sur les motivations de l'AMT.

«On peut se demander si les six mois de différence étaient bel et bien une raison de déclaration de non-conformité, a-t-il expliqué, au cours d'un entretien téléphonique. Lorsqu'on regarde le délai que peut représenter un nouvel appel d'offres, la question se pose.»

M. Lefebvre a estimé que la proposition de 30 mois pour la livraison des voitures de train était «adéquate», ajoutant qu'elle était celle comportant «le moins de risques» pour ses clients.

À Toronto, Bombardier est actuellement aux prises avec d'importants retards en ce qui a trait à la livraison de tramways commandés par la Toronto Transit Commission, ce qui a valu de nombreuses critiques au constructeur québécois de matériel roulant dans la Ville-Reine.

La société a même été obligée de confier du travail à son usine de La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, pour accélérer la cadence de l'assemblage des tramways.

Questionnée à savoir si cette mauvaise presse avait pu motiver la décision de l'AMT d'annuler son appel d'offres, une porte-parole de l'agence, Fanie Clément St-Pierre, a assuré que ce n'était pas le cas. Selon elle, la soumission de Bombardier «n'était pas conforme» aux devis techniques demandés par l'AMT.

«Le contenu des voitures, des écrans d'affichage, des détecteurs de passagers et des systèmes de communication figuraient parmi les éléments exigés et que nous avons déjà dans nos voitures, et Bombardier n'a pas présenté cela dans sa soumission», a dit Mme St-Pierre.

Le syndicat de l'usine de Bombardier Transport à La Pocatière n'a pas voulu commenter. Plusieurs observateurs s'attendaient à ce que l'exécution du contrat revienne à l'usine du Bas-Saint-Laurent.

Entre-temps, l'AMT compte réviser son appel d'offres. Certaines modalités, comme l'échéancier des livraisons, pourraient être modifiées. L'Agence espère entre autres être capable de convaincre d'autres entreprises de tenter de décrocher le contrat.

«Il y avait plusieurs entreprises internationales qui étaient intéressées et une seule a finalement soumissionné, a expliqué Mme St-Pierre. Nous essayons de voir pourquoi.»

La porte-parole de l'AMT ne croit pas que l'obligation de s'assurer qu'il y ait au moins 25 % de contenu canadien ait pu décourager certaines entreprises intéressées.

Pour sa part, Bombardier regardera «avec grand intérêt» le prochain appel d'offres lancé par l'AMT, a assuré M. Lefebvre.