La baisse des cours du pétrole a donné un coup de pouce au port de Montréal l'an dernier.

En raison de l'augmentation des importations réalisées par les pétrolières, les volumes de produits pétroliers ont bondi de 10,6 % en 2015 au port pour atteindre 9,4 millions de tonnes. Le port a ainsi connu sa deuxième meilleure à vie dans ce secteur, après 2011.

« Nos clients ont profité de cette opportunité [les faibles cours du brut] pour faire du stockage et au niveau du trafic maritime, il y a eu un impact positif pour nous », a expliqué la PDG de l'Administration portuaire de Montréal, Sylvie Vachon, en marge de l'assemblée annuelle de l'organisme fédéral.

Selon Statistique Canada, les importations de combustibles ont augmenté de 17 % l'an dernier, en provenance notamment des États-Unis, de l'Arabie saoudite, du Nigéria, de la Norvège, de l'Angola et de l'Azerbaïdjan.

La construction éventuelle du pipeline Énergie Est, un projet de l'entreprise albertaine TransCanada, pourrait nuire aux affaires du port en réduisant les importations de produits pétroliers, a reconnu Mme Vachon. « On n'a pas toutes les analyses, mais il est possible effectivement qu'il y ait moins de trafic », a-t-elle affirmé.

Notons que l'inversion du flux de la canalisation 9B d'Enbridge, qui s'écoule vers l'est depuis décembre, a bénéficié au port. Le pétrole qui y circule est transbordé à Montréal dans des bateaux qui le transportent jusqu'à sa destination finale, la raffinerie de Valero à Lévis.

Le trafic total du port a progressé de 5,4 % en 2015 pour dépasser les 32 millions de tonnes, un nouveau record. Le transport de grains a toutefois reculé de 4,2 %.

D'ici la fin de l'année, le port prévoit avoir terminé la construction d'un nouveau terminal de conteneurs dans le secteur Viau, un projet de 193 millions. Après ces travaux, les installations montréalaises ne pourront plus être agrandies. Celles-ci pourraient atteindre leur pleine capacité dès 2022.

C'est ce qui a poussé l'administration portuaire à élaborer une expansion de plus de 600 millions à Contrecoeur, sur la rive-sud du Saint-Laurent. Elle vient de déposer son projet à l'Agence canadienne d'évaluation environnementale et espère pouvoir obtenir les permis requis au plus tard l'an prochain.

« Après, il faudra financer le projet et trouver un client pour le réaliser, a précisé Sylvie Vachon. Est-ce que ça va prendre six mois, ou un an ou deux ? Et il faut prévoir trois ans pour la construction. »