Le gouvernement fédéral n'est toujours pas prêt à contraindre les compagnies ferroviaires à prévenir à l'avance les municipalités des marchandises dangereuses qui circuleront sur leur territoire.

Le ministre des Transports, Marc Garneau, a cité des motifs sécuritaires pour justifier ce fait, reprenant à son compte un argument du précédent gouvernement conservateur.

«Pour des raisons de sécurité, on ne peut pas fournir 24 heures à l'avance la liste de ce qui va être transporté», a-t-il fait valoir.

Par ailleurs, sur le plan logistique, il serait souvent ardu pour les compagnies ferroviaires de fournir un avis préalable sur le contenu de leurs convois, a indiqué le ministre Garneau.

«Souvent, le contenu d'un train est déterminé seulement à la dernière minute, alors c'est quelque chose qui est assez complexe», a-t-il expliqué jeudi.

Le ministre venait d'annoncer que les compagnies ferroviaires devraient dorénavant rendre publiques les informations sur le transport de matières dangereuses, incluant la liste des 10 marchandises de cette nature qui circulent le plus fréquemment sur les rails des municipalités.

Cette annonce a été accueillie positivement par la Fédération canadienne des municipalités (FCM) et l'Union des municipalités du Québec (UMQ). Les deux regroupements ont parlé d'un «pas en avant» dans leur communiqué respectif.

Mais ultimement, l'UMQ espère toujours obtenir des avis préalables plutôt que des rapports d'activités subséquents au passage des convois, a indiqué le porte-parole de l'organisation, Patrick Lemieux.

L'enjeu de la sécurité ferroviaire s'est imposé dans l'actualité lorsqu'un convoi pétrolier a déraillé et explosé en plein coeur du centre-ville de Lac-Mégantic, le 6 juillet 2013, faisant 47 victimes.

Le ministre Garneau s'est rendu cette semaine dans la petite municipalité estrienne pour participer à une rencontre publique.

Certains citoyens qui ont assisté à la réunion de mardi soir en sont sortis avec un vif sentiment d'insatisfaction, comparant la réunion à un exercice de relations publiques.

Le porte-parole de la Coalition des citoyens et organismes engagés pour la sécurité ferroviaire, Robert Bellefleur, a indiqué que M. Garneau avait affiché une certaine «ouverture» à accélérer le processus de réalisation de la voie de contournement - une priorité pour Lac-Mégantic.

Le ministre n'a cependant pris aucun engagement à cet égard, selon M. Bellefleur.