Le premier ministre Philippe Couillard a qualifié de « bonne nouvelle » l'information selon laquelle le transporteur américain Delta Air Lines serait sur le point de commander jusqu'à 125 appareils de la C Series de Bombardier.

L'information, dévoilée jeudi par le Wall Street Journal sur la base de trois sources différentes, fait état d'une entente comprenant jusqu'à 75 commandes fermes ainsi qu'une option d'achat pour 50 autres avions.

De passage à Lévis, où il était reçu vendredi par la Chambre de commerce locale, M. Couillard a cependant invité à ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

« Gardons une certaine prudence. (...) Le conseil d'administration de Delta doit se prononcer, alors vaut mieux ne pas trop parler parce qu'il faut laisser les gens prendre leur décision », a déclaré M. Couillard en mêlée de presse.

Selon le Wall Street Journal, la commande serait annoncée d'ici la fin du mois d'avril.

Le transporteur établi à Atlanta a déjà indiqué qu'il souhaitait remplacer 115 avions régionaux McDonnell Douglas MD-88, dont l'âge moyen dépasse le quart de siècle, d'ici les cinq prochaines années. Son prochain président, Ed Bastian, n'a pas caché son engouement pour le nouvel avion commercial de Bombardier, bien qu'il ait des réserves quant au prix.

Philippe Couillard a dit croire que l'intérêt du transporteur américain démontre clairement la qualité de l'appareil québécois et que cette réputation devrait faire tache d'huile dans l'industrie.

« C'est certainement une indication que cet avion, qui est en passant le plus beau et le plus gros projet d'innovation au Canada actuellement, est certainement un des meilleurs avions au monde actuellement. La nouvelle va se répandre; malgré les tentatives de ses concurrents pour que ça ne se sache pas, ça se sait », a soutenu le premier ministre.

Bombardier et le gouvernement doivent finaliser d'ici le 30 juin un accord en vertu duquel Québec investira 1 milliard US pour une participation dans le projet de la C Series.

Pendant ce temps, l'agence Bloomberg affirmait vendredi que Bombardier a rejeté la proposition initiale d'investissement du gouvernement fédéral et que les parties ne s'entendent pas sur certaines questions, dont la gouvernance de l'entreprise.

Rejointe par La Presse Canadienne, une porte-parole de l'avionneur s'est contentée de dire que les pourparlers se poursuivent avec Ottawa et que Bombardier ne fera aucun commentaire à ce sujet.

À la Bourse de Toronto, l'action de Bombardier gagnait 8 % vendredi, une seconde journée de hausse à l'issue de la publication de la nouvelle du Wall Street Journal.

Bombardier compte actuellement 250 commandes fermes pour la C Series et vise les 300 avant les premières livraisons prévues plus tard cette année.