Boeing a discuté de ventes d'avions neufs à l'Iran lors d'une visite d'une délégation de dirigeants de l'avionneur américain à Téhéran, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.

Les responsables du groupe de Chicago, qui ont achevé dimanche une première visite dans la capitale iranienne, ont discuté avec Téhéran de la vente de nouveaux appareils des programmes 737, 777 et 787, a ajouté cette source confirmant des informations de l'agence officielle IRNA.

Rien n'est sorti pour l'instant de ces discussions, Boeing ne disposant pas des autorisations nécessaires pour vendre des avions neufs à l'Iran, a encore dit cette source.

«Les rencontres que nous avons eues avec les compagnies aériennes sont une étape dans un processus qui en compte plusieurs», a réagi auprès de l'AFP John Dern, un porte-parole de Boeing.

Lors de ces rencontres, «Boeing a discuté des capacités de ses avions commerciaux et des services après-vente avec les compagnies aériennes iraniennes reconnues par le gouvernement américain», a précisé M. Dern.

Il a expliqué que ces rencontres avaient permis à Boeing de «mieux» comprendre l'état de la flotte iranienne et les projets pour de futures opérations notamment.

«S'il devait y avoir un accord à terme, il serait conditionné à l'approbation du gouvernement américain», a averti le porte-parole.

En février, Boeing a obtenu le feu vert des autorités américaines pour nouer des contacts avec les compagnies aériennes iraniennes mais a besoin d'une licence spéciale supplémentaire pour leur vendre ses appareils.

En effet, malgré la levée de sanctions économiques occidentales contre Téhéran en janvier, l'embargo américain reste pour une grande partie en place.

L'Iran a déjà commandé environ 200 appareils à trois groupes aéronautiques, dont la majorité à l'Européen Airbus, grand rival de Boeing. Le Brésilien Embraer, 3e avionneur mondial, et le Français ATR, spécialiste des avions régionaux à turbopropulseur, sont également concernés.

D'après l'Autorité iranienne de l'aviation civile, le pays a besoin de 400 à 500 avions de ligne sur les dix prochaines années pour moderniser sa flotte vieillissante, composée de 140 appareils en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans.