La compagnie aérienne américaine Alaska Air va acquérir Virgin America, valorisée 4 milliards de dollars, créant ainsi la cinquième compagnie aérienne aux États-Unis, ont annoncé les deux groupes lundi.

Cette transaction se fera à un cours de 57 dollars par action de Virgin America, ce qui porte sa valorisation à 4 milliards de dollars compte tenu de sa dette et de la valeur de sa flotte.

Vendredi à la clôture, le titre Virgin s'échangeait à 38,56 dollars. Lundi, il prenait près de 42% à 55,22 dollars, se rapprochant du prix de l'offre.

Le nouveau groupe issu de ce rapprochement va permettre de créer la première compagnie aérienne de la côte ouest des États-Unis, avec 1200 départs quotidiens pour un total de plus de 175 000 passagers, ont affirmé les deux transporteurs.

Il concentrera ses activités sur la côte ouest, de la Californie à l'Alaska, avec des liaisons au départ de Seattle, San Francisco et Los Angeles, et visera à augmenter celles vers la côte est, principalement Washington et New York.

Cette fusion met fin à un bras de fer entre JetBlue et Alaska qui cherchent à augmenter leur taille pour rivaliser avec le «Big Four» - Southwest Airlines, United Airlines, Delta Air Lines et American Airlines. Ces quatre compagnies se partagent le marché aérien régional aux États-Unis.

Elle porte en outre un coup aux ambitions dans le ciel américain de l'homme d'affaires britannique Richard Branson, qui avait fondé Virgin America en 2007 et espérait bousculer la hiérarchie avec l'aide du boom des prix du kérosène.

«En 2007, quand la compagnie est entrée en service, 60% de l'industrie était déjà consolidée. Aujourd'hui, les quatre principales compagnies aériennes contrôlent plus de 80% du marché américain. La consolidation est malheureusement une tendance qui ne peut être stoppée» a reconnu lundi M. Branson.

Le milliardaire, dont la principale société, Virgin Group, est basée à Londres, était par ailleurs limité par la législation américaine qui interdit à un étranger de détenir plus de 25% d'une compagnie aérienne opérant aux États-Unis.

Cette règle avait forcé Richard Branson à introduire en Bourse Virgin America en novembre 2014. Au terme de cette opération, l'homme d'affaires et le fonds américain Cyrus Capital Partners détenaient ainsi ensemble 54% du capital.