Le gouvernement fédéral tient compte de la possibilité que Bombardier puisse délocaliser des emplois dans ses réflexions visant à déterminer s'il accordera une aide financière à l'avionneur pour soutenir son programme de la CSeries, a indiqué mercredi le ministre du Développement économique, Navdeep Bains.

«Cela fait partie de l'évaluation du (dossier)», a affirmé M. Bains après avoir donné un discours devant la chambre de commerce de la région de Toronto.

Bombardier a demandé à Ottawa une aide de jusqu'à 1 milliard $ US pour soutenir son programme de la CSeries, qui éprouve des difficultés au chapitre des ventes. Sa requête pourrait cependant être politiquement délicate pour le gouvernement fédéral.

Citant des sources familières avec le dossier, le quotidien Globe and Mail rapportait plus tôt cette semaine que Bombardier avait l'intention de délocaliser environ 200 emplois de la région de Toronto, qui contribuent à l'assemblage d'avions Q400, vers le Mexique et la Chine.

M. Bains n'a pas indiqué si la délocalisation de ces emplois serait un élément essentiel dans la décision d'Ottawa, mais il a précisé que le gouvernement adoptait une «approche holistique» dans son évaluation.

Une porte-parole de Bombardier, Marianella de la Barrera, n'a pas voulu confirmer les informations contenues dans l'article du Globe and Mail, mais elle a indiqué que la société explorait diverses options pour réduire les coûts liés à ses appareils Q400, notamment en révisant les lots de travaux et les contrats avec les fournisseurs.

Selon le ministre Bains, l'analyse du gouvernement fédéral se concentrera sur les emplois, l'empreinte canadienne et le succès à long terme de la société et du secteur aéronautique, ce qui permet de croire que les facteurs déterminants pourraient comprendre le maintien du siège social, et des activités de recherche et développement, au pays.

Mme de la Barrera a précisé que Bombardier, qui a un siège social à Montréal, avait de solides racines au Canada et que cela ne changerait pas, même si certaines pièces devaient être produites à l'extérieur du pays.

M. Bains n'a pas indiqué à quel moment Ottawa prendrait sa décision, sauf pour dire que ce serait à un moment «opportun».

Si le gouvernement fédéral accepte de venir en aide à Bombardier, ce ne sera pas la première fois qu'il le fait. La société a obtenu un total de 1,3 milliard $ en aide financière remboursable depuis 1966, a indiqué Industrie Canada à l'automne dernier. Elle en avait remboursé 543 millions $ en date du 31 décembre 2014.

Le gouvernement du Québec a promis à Bombardier une aide financière de 1 milliard $ US en octobre dernier.