Le salon de l'aéronautique de Singapour qui se tient tous les deux ans s'est terminé vendredi sur un résultat décevant: les dix transactions annoncées ont une valeur totale de 12,3 milliards de dollars, loin des 32 milliards atteints en 2014.

Cependant, selon les organisateurs, 40 autres contrats, dont la valeur n'a pas été dévoilée, ont été conclus.

La baisse des ventes, selon les analystes interrogés vendredi, est due aussi bien aux surcapacités des compagnies aériennes qu'au ralentissement économique mondial.

En dépit de la croissance du trafic aérien en Asie, des places restent disponibles dans les avions des compagnies régionales, qui continuent de réceptionner des appareils commandés au cours des récentes années, précisent les analystes.

En 2012, relèvent les experts, les transactions ont atteint 31 milliards de dollars, le triple des contrats conclus deux ans auparavant.

«Ce salon a été le plus calme en termes de ventes et d'écho médiatique», a déclaré Shukor Yusof, fondateur du bureau de consultants malaisiens d'aviation Endau Analytics.

«Il y a trop de commandes d'avions faites par les compagnies de la région (Asie), c'est pourquoi nous voyons les compagnies faire la chose la plus sensée, à savoir de ne plus passer de commandes», a déclaré cet expert à l'AFP.

En raison de la surcapacité, les compagnies baissent leur prix pour conserver leurs parts de marché et de ce fait leur bénéfices s'amenuisent, a expliqué M. Shukor.

«Malgré la croissance du trafic, les compagnies ne réalisent pas les bénéfices escomptés, car il y a trop de sièges disponibles dans les avions», souligne-t-il.

Plus gros contrat pour Pratt & Whitney

Le plus gros contrat annoncé au cours de ce salon est celui passé par la compagnie à bas coût vietnamienne VietJet Air à Pratt & Whitney pour des moteurs devant équiper 63 Airbus A320neo et A321neo que la compagnie avait acquis. La valeur du contrat est estimée à 3,04 milliards de dollars.

Philippine Airlines, fleuron d'une économie en pleine croissance, a commandé six A350-900s à Airbus pour la somme de 1,85 milliard de dollars.

La compagnie chinoise Okay Airways s'est engagée à acheter 12 avions à Boeing pour 1,3 milliard de dollars.

Le japonais Mitsubishi Aircraft Corp a remporté 20 commandes d'une compagnie américaine de crédit-bail pour une valeur de 940 millions de dollars.

Ce contrat portant sur l'acquisition d'appareils de type MRJ90, le premier avion commercial fabriqué par le Japon depuis près d'un demi-siècle, constitue une bonne nouvelle pour Mitsubishi, qui a dû différer des livraisons en décembre.

Vendredi, Boeing a annoncé avoir remporté un contrat de 440 millions de dollars avec la compagnie nationale de Papouasie Nouvelle Guinée, Air Niugini, pour quatre 737 MAX 8.

Pour le PDG de Qatar Airways, Akbar al-Baker, la forte baisse des prix du pétrole en deçà de 30 dollars le baril est préjudiciable à toute l'industrie, y compris celle du transport aérien.

Toutefois, le chef du service marketing d'Airbus, John Leahy, s'est dit optimiste quant aux perspectives de cette industrie, estimant que la classe moyenne montante en Asie tirerait la croissance.

Le trafic passager en Chine devrait croître de 10 % par an au cours des cinq prochaines années, a souligné M. Leahy.

Quant au PDG d'Airbus, Fabrice Bregier, il a souligné que le carnet de commandes de la compagnie était plein.

«La santé de notre entreprise n'a jamais été aussi bonne. Et nous prévoyons des livraisons plus efficaces bien au-delà de 2020».