Les membres du conseil d'administration du transporteur ferroviaire américain Norfolk Southern ont rejeté la proposition de regroupement avec le Canadien Pacifique.

L'offre non sollicitée du transporteur ferroviaire Canadien Pacifique en vue d'un regroupement avec l'américain Norfolk Southern a été rejeté par le conseil d'administration de ce dernier, qui a qualifié la proposition de 28 milliards de dollars US de « profondément inadéquate ».

Selon le chemin de fer établi en Virginie, pour voir le jour, le projet du Canadien Pacifique [[|ticker sym='T.CP'|]] devrait surmonter d'importants obstacles réglementaires et plusieurs incertitudes, et il est peu probable qu'il y parvienne.

« Notre conseil est vraiment confiant vis-à-vis de notre plan stratégique et cela est supérieur à la proposition inadéquate et fortement risquée du CP », a observé vendredi le président du conseil et chef de la direction de Norfolk Southern, Jim Squires, lors d'une conférence téléphonique.

Selon M. Squires, la stratégie du CP de « tout réduire à l'essentiel » à court terme n'est pas compatible avec le plan de Norfolk Southern pour faire croître ses revenus et réduire ses coûts.

Le Canadien Pacifique, deuxième plus grand transporteur ferroviaire au Canada, a offert 46,72 $ US en espèces en plus de 0,348 action de l'entité qui serait née du regroupement, aux actionnaires de Norfolk Southern - ce qui leur accorderait une participation de 41 % dans la nouvelle entreprise.

Le chef de la direction du CP, Hunter Harrison, a indiqué cette semaine avoir reçu des échos favorables de la part de certains actionnaires de Norfolk et d'expéditeurs. Il a estimé que son offre, qui formerait le plus grand transporteur ferroviaire en Amérique du Nord, était un bon point de départ pour de nouvelles discussions.

Américain de naissance, M. Harrison a la réputation d'être un dirigeant de chemins de fer efficace, fort de son expérience aux États-Unis et de son passage à la tête de son concurrent montréalais, le Canadien National [[|ticker sym='T.CNR'|]].

Le CP étudie maintenant les déclarations de Norfolk Southern, a indiqué un porte-parole de l'entreprise, Marty Cej.

Même si M. Squires n'a pas voulu indiquer si le conseil de Norfolk serait réceptif à une amélioration de l'offre du CP, il a précisé douter que toute transaction puisse obtenir les appuis réglementaires nécessaires aux États-Unis.

« Nous voyons un risque réglementaire substantiel et des incertitudes qui seraient vraisemblablement insurmontables », a-t-il affirmé.

Le CP a fait valoir que sa proposition visait à contourner le centre de transport de Chicago, fortement congestionné. Mais M. Squires a répliqué que le CP exagérait l'impact positif qu'aurait le regroupement pour l'industrie du rail, précisant que le volume de trafic du CP était le plus faible de tous les grands transporteurs ferroviaires, avec moins de cinq pour cent du trafic dans la région de Chicago.

Le regroupement des deux chemins de fer compterait initialement plus de 44 000 employés et son réseau s'étendrait sur environ 53 000 kilomètres de rails - soit davantage que la circonférence de la Terre - de l'océan Pacifique à l'Atlantique, en passant par le golfe du Mexique.

Les deux transporteurs fusionnés généreraient des profits annuels de plus de 3,1 milliards de dollars, soit environ le double de ceux du Canadien Pacifique, à partir de 21,5 milliards de revenus.

Le nouveau transporteur serait aussi moins exposé au marché des céréales et plus présent dans ceux des biens industriels, des biens de consommation et du charbon.