Le président et chef de la direction de Bombardier (t.bbd.b)  a plaidé sa cause auprès du gouvernement fédéral en lui soumettant une demande chiffrée, a confirmé mercredi le ministre responsable du dossier.

Le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, n'a pas voulu préciser les détails de la requête que lui a présentée le grand patron de l'avionneur, Alain Bellemare, avec qui il a personnellement échangé.

«Je ne veux pas négocier sur la place publique, mais effectivement, ils ont fait une demande. Nous allons étudier le plan d'affaires dans son ensemble», a-t-il indiqué en marge d'un discours livré à Ottawa dans le cadre du Sommet de l'aérospatiale canadienne 2015, mercredi.

Le ministre Bains a dit vouloir s'assurer qu'une éventuelle participation financière d'Ottawa favoriserait la croissance économique au pays en plus d'être avantageuse pour les contribuables canadiens.

Il faut également considérer la nécessité de «maintenir des emplois pour une main-d'oeuvre hautement qualifiée au Canada», a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Québec a annoncé à la fin octobre qu'il injectait 1,3 milliard $ de fonds publics dans la multinationale afin de l'aider à compléter le coûteux programme de la CSeries.

Le ministre québécois de l'Économie, Jacques Daoust, a signalé qu'il s'attendait à ce qu'Ottawa investisse lui aussi dans ce fleuron de l'économie du Québec.

Selon ce que rapportait l'agence Bloomberg le 30 octobre dernier, il voudrait que le gouvernement fédéral injecte le même montant que le gouvernement québécois.

Le bureau du ministre Daoust n'a pas voulu confirmer cette information, mercredi.

«Nous avons toujours parlé d'une aide significative du gouvernement fédéral. Il y a plusieurs scénarios possibles, et on note de l'ouverture de la part du premier ministre Trudeau et de son ministre Bains», a écrit dans un courriel l'attachée de presse du ministre, Mélissa Turgeon.

La décision du gouvernement de Philippe Couillard de procéder à cet investissement a été critiquée par les partis d'opposition à l'Assemblée nationale.

Ils ont reproché aux libéraux de prendre trop de risques en investissant uniquement dans la CSeries - la dernière commande ferme pour ces appareils remonte à plus d'un an.

Invité à se prononcer sur la question du risque, le ministre Bains n'a pas voulu en prendre. «Cela fait partie de l'analyse rigoureuse que nous allons effectuer», a-t-il offert.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a prévenu la semaine dernière que Bombardier devrait présenter un plan d'affaires solide s'il souhaitait un investissement du fédéral.

Le chef libéral a affirmé lors d'une réunion du Congrès du travail du Canada que son gouvernement ne financerait pas un tel projet d'affaires de manière émotive ou à des fins de politique partisane, selon des sources présentes à cette rencontre.