Airbus estime à quelque 2500 appareils la demande d'avions neufs au Moyen-Orient au cours des 20 prochaines années, pour une valeur de 590 milliards de dollars, a annoncé l'avionneur à l'occasion du salon aéronautique de Dubai.

«Au cours des 20 prochaines années (2015-2034), le trafic aérien au Moyen-Orient connaîtra une croissance de 6%, bien supérieure à la moyenne mondiale estimée à 4,6%», indique Airbus dans ses prévisions globales de marché (GMF - Global Market Forecast).

«En raison de ce facteur, il sera nécessaire d'acquérir près de 2460 avions passagers et cargo neufs, d'une valeur de 590 milliards de dollars», précise-t-il.

Selon l'avionneur européen, «sur ce total, 1890 appareils répondront aux besoins de croissance et 570 remplaceront les appareils vieillissants.»

Par ailleurs, estime-t-il, «la flotte d'avions passagers et cargo du Moyen-Orient sera quasiment multipliée par trois (d'ici 2034), passant de quelque 1100 en 2015 à plus de 2.950» au total, avions neufs compris.

Son concurrent Boeing estime lui que la demande de nouveaux avions au Moyen-Orient sera de 3180 appareils au cours des 20 prochaines années, pour une valeur de 730 milliards de dollars, selon ses prévisions à 20 ans publiées la semaine dernière.

Airbus relève qu'«au cours de la dernière décennie, le nombre de vols au départ, à destination ou au sein même du Moyen-Orient a été multiplié par quatre, ce qui a valu à la région le titre de nouvelle plaque tournante de l'aviation.»

Trois compagnies se sont imposées comme des poids lourds du transport aérien mondial, Emirates, Qatar Airways et Etihad, qui ont fondé leur croissance sur la position géographie que «hub naturel» des pays du Golfe pour des vols long-courriers.

«Ce développement impressionnant du Moyen-Orient en tant que plaque tournante de l'aviation mondiale, est dû en grande partie aux gros-porteurs», a déclaré John Leahy, directeur commercial d'Airbus.

«Le nombre de vols régionaux et intérieurs, utilisant nos monocouloirs, est également en pleine croissance», a-t-il ajouté. «Les économies émergentes, où les populations aspirent de plus en plus à rejoindre les classes moyennes, continueront à être un puissant catalyseur en faveur du développement du trafic aérien.»

Airbus relève ainsi que «la région aura besoin de quelque 1.570 gros-porteurs pour répondre à la demande.»

Pour le moyen-courrier, «la croissance du trafic intérieur et interrégional ne cesse d'augmenter» et se situera autour de 6%, selon Airbus.

Le Moyen-Orient nécessitera 890 monocouloirs supplémentaires d'ici 2034 en raison de l'urbanisation, de la hausse du nombre de mégapoles (passant de quatre à neuf) et du doublement de la propension à voyager à des fins professionnelles ou touristiques.

Selon les prévisions globales de marché d'Airbus, le trafic passager global connaîtra au cours des 20 prochaines années (2015-2034) une croissance moyenne de 4,6% par an, ce qui se traduira par un besoin de quelque 32 600 avions neufs (31 800 avions passagers d'une capacité d'au moins 100 sièges, et 800 avions-cargo), d'une valeur de 4700 milliards de dollars.

D'ici 2034, les flottes d'avions passagers et cargo feront plus que doubler, passant des 19 000 appareils actuels à 38 500. Quelque 13 100 avions passagers et cargo moins économes en carburant seront retirés du service.

Le Dubai Air Show s'est ouvert dimanche et doit prendre fin jeudi.