Mercredi soir, l'agence de presse Reuters a rapporté que Bombardier était à la recherche d'investisseurs pour toutes ses divisions, y compris celles reliées à l'aéronautique. La multinationale montréalaise n'a pas nié les informations jeudi, mais a refusé d'en dire plus.

Que dit l'article de Reuters ?

S'appuyant sur des sources anonymes, l'agence indique que des banques d'investissement mandatées par Bombardier étudient plusieurs possibilités, y compris la mise sur pied de coentreprises, des prises de participation par des firmes d'investissement, une aide gouvernementale et la vente d'actifs, tant du côté aéronautique que ferroviaire. « Tout est sur la table », a déclaré une source à Reuters. Selon cette personne, Bombardier souhaiterait faire une annonce avant la publication des résultats du troisième trimestre, le 29 octobre. En avril, Bloomberg avait révélé que Bombardier avait retenu les services des banques UBS et Citigroup, mais le mandat ne concernait alors que Bombardier Transport.

Comment Bombardier a-t-elle réagi ?

Les porte-parole de l'entreprise n'ont pas voulu commenter l'article mardi. Selon eux, son contenu ne contredit pas les propos tenus en mars par le nouveau PDG Alain Bellemare. « On regarde toutes les options qui s'offrent à nous », avait-il alors affirmé, avant d'ajouter qu'il n'y avait pas de « vaches sacrées » parmi les actifs de Bombardier et qu'il n'était pas question d'agir de façon précipitée.

Bombardier a-t-elle besoin d'argent ?

L'hiver dernier, Bombardier a récolté 3,1 milliards US en procédant à des émissions d'actions (868 millions US) et d'obligations (2,25 milliards US). Au 30 juin, Bombardier disposait de 4,4 milliards US de liquidités. Selon une porte-parole de l'entreprise, Isabelle Rondeau, ce sera suffisant pour mener à terme le développement de la gamme d'avions commerciaux C Series et des jets d'affaires Global 7000 et 8000. Cela dit, comme Bombardier s'est fixé comme objectif de conserver au moins 2 milliards US dans ses coffres en tout temps, l'entreprise pourrait devoir solliciter de nouveau les investisseurs l'an prochain, selon les analystes financiers. Rappelons que Bombardier compte bientôt céder une participation minoritaire dans sa division Transport par le truchement d'une inscription à la Bourse de Francfort, ce qui devrait faire entrer quelques milliards de dollars dans ses coffres.

Quels pourraient être les partenaires de Bombardier dans d'éventuelles transactions ?

Bombardier compte plusieurs coentreprises avec le nouveau géant chinois du matériel roulant, CRRC. En juin, celui-ci avait démenti les rumeurs selon lesquelles il songeait à mettre la main sur Bombardier Transport. En juillet, le Wall Street Journal a fait état de discussions en vue de la fusion de Bombardier Transport avec la filiale ferroviaire du géant allemand Siemens, une information que l'entreprise québécoise a toutefois réfutée. Le mois dernier, on a appris qu'une société chinoise avait présenté une offre d'achat partielle pour Bombardier Transport qui lui attribuait une valeur de 7 à 8 milliards US.

Les gouvernements sont-ils prêts à intervenir pour aider Bombardier ?

Le gouvernement Couillard ne rate jamais une occasion d'assurer son soutien à l'entreprise. Au salon aéronautique de Farnborough, en juin, le ministre Jacques Daoust avait confié que Québec était prêt à investir dans le capital-actions de Bombardier, une offre qui avait pris les dirigeants de l'entreprise par surprise. Mardi, en entrevue avec Bloomberg, le premier ministre Philippe Couillard a mis tout son poids dans la balance. « Nous avons toujours été aux côtés de Bombardier, a-t-il insisté. S'ils nous font une demande, nous serons toujours là. » À Ottawa, aucun des partis n'a offert d'aide particulière à l'entreprise dans le cadre de la présente campagne électorale.

Nouveau plongeon

L'action de Bombardier a rechuté mardi, cédant près de 9 % pour clôturer à 1,52 $ à la Bourse de Toronto. Mercredi, le titre était monté jusqu'à 1,78 $.