Lyft et Didi Kuaidi, les deux grands rivaux aux États-Unis et en Chine du service de réservation par téléphone de voiture avec chauffeur Uber, ont annoncé mercredi un «partenariat stratégique», aux aspects tant opérationnels que financiers.

Didi Kuaidi a notamment pris une participation de 100 millions de dollars dans Lyft, selon un communiqué commun des deux entreprises.

Cet investissement est intervenu il y a plusieurs mois dans le cadre d'un tour de table de 530 millions de dollars auquel ont aussi contribué les groupes de commerce en ligne japonais Rakuten et chinois Alibaba, le géant internet chinois Tencent, ou encore l'investisseur activiste américain Carl Icahn. L'entrée de Didi Kuaidi au capital de Lyft avait à l'époque été gardée secrète.

L'alliance annoncée mercredi porte aussi sur des aspects technologiques. Lyft et Didi Kuaidi vont désormais s'assurer que leurs plateformes sont compatibles, et chacune des deux sociétés va permettre à ses utilisateurs d'accéder aux services offerts par l'autre lors de voyages entre les États-Unis et la Chine.

Concrètement, si un utilisateur américain de Lyft se rend en Chine, il pourra accéder via son application habituelle aux services locaux de Didi Kuaidi, et vice-versa pour les Chinois en voyage aux États-Unis.

Les deux sociétés citent des statistiques de l'administration du commerce international selon lesquelles près de 2,19 millions de Chinois se sont rendus aux États-Unis l'an dernier, et 5,69 millions de résidents américains en Chine. Les voyages entre les deux pays sont en outre en forte croissance, supérieure à 10%.

Lyft et Didi Kuaidi indiquent dans leur communiqué vouloir utiliser leur partenariat pour «explorer de nouveaux modèles de développement» à travers à la fois plusieurs plateformes et plusieurs marchés régionaux, «avec l'objectif de construire une industrie mondiale du covoiturage saine et collaborative».

«Didi est clairement le leader du marché en Chine et a une expertise locale inestimable», a aussi souligné John Zimmer, un des co-fondateurs de Lyft, en estimant que le rapprochement représentait «l'approche gagnante pour une expansion chinoise».

Didi Kuaidi est considéré comme le premier concurrent d'Uber en Chine, où il dit avoir plus de 200 millions de clients dans 360 villes pour son application donnant accès à des réservations de taxis, mais aussi à du co-voiturage, des véhicules privés ou avec chauffeur, voire du transport en bus ou pour les entreprises. Il affiche l'objectif de mettre en contact d'ici trois ans 30 millions de passagers et 10 millions de conducteurs chaque jour, avec moins de 3 minutes d'attente par trajet.

Lyft, fondé en juin 2012 à San Francisco, est spécialisé comme Uber dans la réservation de voiture avec chauffeur mais reste à ce jour nettement plus petit que lui.

Lyft affiche une valorisation de 2,5 milliards de dollars, contre quelque 50 milliards pour Uber qui est aujourd'hui l'une des startups non cotées les plus chères du monde.

Et l'application Lyft ne fonctionne jusqu'ici qu'aux États-Unis, où elle dit assure plus d'un million de trajets par jour dans un total de 65 villes, quand Uber est présent dans plus de 300 villes réparties entre 60 pays.