Le sort de SkyGreece, un petit transporteur aérien lancé ce printemps par des Canadiens d'origine grecque, demeure mystérieux.

Des dizaines de voyageurs qui veulent regagner le Canada sont bloqués à l'aéroport d'Athènes dans l'attente d'un vol qui ne se concrétise pas. Dans un message enregistré sur sa ligne de réservation, l'entreprise a annoncé l'annulation de trois vols cette semaine, soit les liaisons Athènes-Zagreb-Toronto, Toronto-Budapest-Thessalonique et Thessalonique-Budapest-Toronto, pour des «raisons opérationnelles».

Au début de la semaine, SkyGreece a retardé de deux jours sa liaison Athènes-Montréal. On ne connaît pas encore le statut du vol Montréal-Athènes programmé pour demain.

Sur leurs comptes Facebook, les ambassades du Canada en Croatie et en Grèce invitent toutefois les clients de SkyGreece à communiquer avec leur agent de voyages et leur compagnie d'assurance voyage et à réserver un vol avec une autre société aérienne. À ceux qui ont besoin d'aide financière, Ottawa recommande de communiquer avec des membres de leur famille ou avec des amis et de se faire transférer des fonds.

Silence radio

La direction de SkyGreece n'a fait aucune déclaration au sujet de l'état de l'entreprise. SkyGreece a désactivé ses comptes Facebook et Twitter et personne au sein de l'entreprise ne rappelle les clients ou les journalistes.

«Nous n'avons pas été capables de les contacter, a admis Shabeen Hanifa, porte-parole de l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto, qui exploite l'aéroport Lester B. Pearson. Leur avion est ici, mais nous ne le bloquons pas.»

Ce sont quatre hommes d'affaires canadiens d'origine grecque, Bill Alefantis, Ken Stathakis, Nicholas Alexandris et Peter Chilakos, qui ont fondé SkyGreece.

MM. Alefantis et Chilakos, des Lavallois, sont des actionnaires de l'agence Voyages FunRex Alcyon, à Laval. Une agente a indiqué qu'elle ne savait pas où étaient les deux hommes.

«Si vous parvenez à les trouver, dites-le-nous, nous les cherchons nous aussi», a-t-elle lancé à La Presse Affaires.

L'agence doit venir en aide à des clients qui doivent subitement se trouver de nouveaux vols pour rentrer à la maison.

Au restaurant de M. Stathakis, Octagon, dans la région torontoise, on n'était pas en mesure de mettre en contact La Presse Affaires avec l'homme d'affaires.

Quant à M. Alexandris, il est en vacances en Grèce. Une passagère bloquée à Athènes avec ses trois enfants, Despina Flouras-Anastasopoulus, a réussi à joindre M. Alexandris par message texte. Il a simplement répondu qu'il avait démissionné de son poste d'administrateur il y a deux semaines et que c'était M. Stathakis qui prenait les décisions.

Sur son compte LinkedIn, un vice-président de SkyGreece, Robert Brouillard, a indiqué qu'il ne travaillait plus pour le transporteur aérien.