Les investisseurs institutionnels auront l'occasion de rencontrer en personne la haute direction de Bombardier cet automne pour discuter de l'avenir de l'entreprise.

Bombardier a envoyé cette semaine des invitations par courriel à des investisseurs et des analystes afin de leur donner rendez-vous à New York le 24 novembre pour une rencontre qui se déroulera de 8h à 13h.

Pour l'occasion, le PDG Alain Bellemare sera notamment accompagné du nouveau chef des finances, John Di Bert, du président des avions commerciaux, Fred Cromer, du président des avions d'affaires, David Coleal, du président de la division Aérostructures et services d'ingénierie, Jean Séguin, ainsi que du président et chef de l'exploitation de la division Transport, Lutz Bertling.

Le courriel d'invitation, obtenu par La Presse indique que des détails supplémentaires seront fournis sous peu.

«Cette rencontre sera le moment le plus important dans la carrière du nouveau chef des finances de Bombardier», commente un analyste qui demande à ne pas être nommé.

John Di Bert est officiellement devenu chef des finances de Bombardier il y a deux semaines. «Les gens vont l'étudier. Il devra bâtir sa crédibilité», ajoute l'analyste affecté depuis plusieurs années à la couverture des activités de Bombardier.

«La direction de Bombardier est bien au fait du malaise créé par le prix du titre de Bombardier en Bourse», ajoute cet expert du secteur aéronautique. L'action a touché un creux de 1,03$ lundi à la Bourse de Toronto.

«Les dirigeants connaissent les bobos et les questions que se posent les marchés.» Ce sera l'occasion de fournir des réponses, dit le financier.

Les sujets de discussion ne manqueront pas. En plus du projet d'inscription en Bourse de la division Transports, de l'état de la CSeries, les marges bénéficiaires, les liquidités ainsi que les dépenses risquent toutes de faire l'objet d'échanges avec les investisseurs.

Troisième trimestre

Le PDG Alain Bellemare pourrait toutefois probablement avoir répondu à certaines questions d'ici là puisqu'une conférence téléphonique avec les analystes est prévue le 29 octobre. Cette journée-là, Bombardier présentera les résultats du troisième trimestre de son exercice financier. Il faudra voir jusqu'à quel point Alain Bellemare voudra offrir des précisions et s'il gardera des «surprises» pour la journée des investisseurs qui se déroulera le mois suivant.

Bombardier avait annulé à la fin de l'hiver sa journée annuelle pour les investisseurs qui devait avoir lieu le 11 mars. La direction avait alors indiqué ne pas savoir si cet événement allait être reporté à plus tard cette année ou non. L'entreprise avait indiqué que le nouveau PDG, nommé en février, avait besoin d'un peu plus de temps pour se mettre en selle.

Le 20 mars 2014, de 50 à 100 personnes s'étaient déplacées pour participer à la journée pour les investisseurs organisée à New York par Bombardier.

Hier, le titre de Bombardier a gagné 3,6% pour clôturer à 1,15$ à Toronto.

Bombardier a confirmé hier au National Post qu'elle s'était séparée de Johan Van den Bussche, son représentant en chef aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Selon des médias belges, son départ est lié à un pot-de-vin de 7000 euros (10 500$CAN) qu'aurait versé un employé de Bombardier à un consultant en 2012 pour avoir des détails sur un appel d'offres des Nederlandse Spoorwegen, les chemins de fer néerlandais. Bombardier n'a pas déposé de soumission pour le contrat de 510 millions d'euros (770 millions CAN), qui a été accordé à la firme espagnole CAF. M. Van den Bussche se dit innocent et souhaite réintégrer Bombardier, où il a travaillé plus de 20 ans.

La société russe de location d'avions IIyushin Finance (IFC) serait sur le point de s'entendre avec Bombardier pour maintenir sa commande ferme de plus de 30 appareils CS300, selon Flight Global. Ce média spécialisé cite le directeur général d'IFC, Alexander Rubtsov, disant que le ton s'est amélioré depuis le salon aéronautique du Bourget qui s'est déroulé en juin et que plusieurs transporteurs potentiels européens seraient maintenant prêts à utiliser l'appareil. Par ailleurs, les craintes d'un ralentissement économique en Chine ont aussi des répercussions sur les efforts de Bombardier pour conclure de nouvelles ventes de son avion CSeries. «Les discussions avancent plus lentement», a confié à La Presse Canadienne la porte-parole, Marianella de la Barrera, au cours d'un entretien téléphonique.