Après Chicago et Toronto, c'est au tour de New York de subir un retard de livraison pour une commande faite auprès de Bombardier Transport.

Un porte-parole du constructeur ferroviaire québécois, Marc-André Lefebvre, a indiqué hier à La Presse Affaires que les livraisons d'un contrat de voitures de métro signé en 2012 allaient s'échelonner de décembre 2016 à avril 2018. Or, elles devaient débuter cette année. La commande, qui porte sur 300 voitures, se chiffre à 600 millions US.

C'est un problème de soudure, désormais réglé, qui est à l'origine du retard, a précisé M. Lefebvre. Les voitures sont assemblées à l'usine de l'entreprise à Plattsburgh, dans le nord de l'État de New York.

Le retard de livraison et la croissance du nombre d'usagers forceront la MTA à maintenir plus longtemps en service ses vieilles voitures R32 et R42 datant des années 60, ce qui lui coûtera plus de 50 millions US d'ici la fin de 2019, peut-on lire dans des documents budgétaires que l'organisme a déposés le mois dernier. Marc-André Lefebvre n'a pas voulu s'avancer sur d'éventuels dédommagements que Bombardier pourrait devoir verser à la MTA, se contentant de dire que l'entreprise allait respecter les conditions du contrat.

Andrew Albert, un membre du conseil d'administration de la MTA, a indiqué au journal Daily News qu'à son avis, l'organisme devrait retirer le contrat à Bombardier. Ce n'est toutefois pas la position officielle de la MTA.

Exclure Bombardier?

Le mois dernier, la Toronto Transit Commission (TTC) a évoqué la possibilité d'exclure Bombardier de futurs appels d'offres en raison des importants retards touchant la livraison de 204 tramways commandés en 2009 au coût de 850 millions. La TTC n'a pas encore mis sa menace à exécution.

En 2011, des livraisons de voitures de métro destinées à la Chicago Transit Authority (CTA) avaient été retardées à cause de pièces défectueuses fabriquées par un fournisseur chinois de Bombardier. De nouveaux retards sont survenus en 2013 en raison de problèmes de soudure. L'an dernier, la CTA a annulé un appel d'offres pour de nouvelles voitures dans lequel Bombardier était arrivé en première place, souhaitant revoir sa stratégie d'approvisionnement.

Les nouvelles voitures du métro de Montréal accusent aussi d'importants retards: elles n'entreront pas en service avant la fin de l'année, voire l'an prochain. Le plus récent retard est attribuable à un logiciel conçu par un fournisseur du consortium formé par Bombardier et son rival français Alstom.

L'action poursuit sa baisse

L'action de Bombardier a par ailleurs clôturé à 1,19$ hier, en baisse de 1,7%. En cours de séance, le titre est descendu jusqu'à 1,15$, un niveau qu'on n'avait pas vu depuis 1991. La valeur boursière de l'entreprise n'est plus que de 2,7 milliards, contre 4,8 milliards au début avril, après la clôture de financements totalisant plus de 3 milliards US. Ces dernières semaines, les agences de notation Moody's, Standard&Poor's et Fitch ont tour à tour abaissé la cote de crédit de Bombardier en raison notamment de la hausse des coûts de développement de la nouvelle gamme d'avions commerciaux CSeries.