Après la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (t.cnr) , c'est le Canadien Pacifique (t.cp)  qui procédera à des réductions d'effectifs d'ici la fin de l'année après avoir abaissé ses perspectives de croissance.

En marge du dévoilement des résultats du deuxième trimestre - lesquels se sont améliorés par rapport à l'an dernier - le président et chef de l'exploitation, Keith Creel, a fait savoir mardi que le transporteur ferroviaire prévoyait mettre à pied entre 200 et 300 personnes.

«Nous allons nous ajuster à la demande, a-t-il dit au cours d'une conférence téléphonique. Si la demande fléchit, le nombre d'employés va baisser et les dépenses liées au personnel vont diminuer.»

Le transporteur ferroviaire établi à Calgary n'a toutefois pas indiqué où les mises à pied - qui s'ajouteront aux 700 postes éliminés au cours de la dernière année - auront lieu.

La veille, en divulguant ses résultats du deuxième trimestre, la direction du CN avait révélé avoir effectué quelque 600 mises à pied à travers son réseau depuis le début de l'année, principalement en raison d'une baisse du volume de marchandises.

En plus d'avoir affecté des employés à des tâches différentes, le CN a aussi décrété un gel de l'embauche et tentera de réduire le plus possible les heures supplémentaires de son personnel.

Le CN prévoyait néanmoins le retour de ces employés à moyen terme, entre autres en raison de son taux d'attrition, qui oscille aux alentours de 10%, avait souligné la direction.

Malgré une baisse des volumes de marchandises transportées, le CP a tout de même vu son bénéfice net grimper de 5,12% au deuxième trimestre pour s'établir à 390 millions, ou 2,36 $ par action.

Après ajustements, le profit par action du transporteur ferroviaire s'est chiffré à 2,45 $, en hausse de 16%, tandis que son ratio d'exploitation - qui exprime les coûts d'exploitation en tant que pourcentage des revenus - s'est amélioré, s'établissant à 60,9%.

Cependant, les revenus du trimestre terminé le 30 juin dernier ont reculé à 1,65 milliard, comparativement à 1,68 milliard à la même période il y a un an.

Dans ses perspectives, le CP a dit s'attendre à une croissance des revenus d'entre-deux et 3% pour l'exercice en cours, tandis que son bénéfice annuel ajusté par action devrait être de 10,00 $ à 10,40 $.

En comparaison, ses prévisions précédentes, émises en avril, visaient une croissance des revenus de 7 à 8% et une hausse de 25% ou plus de son bénéfice annuel ajusté par action.

Cela a été mal reçu par les investisseurs, puisqu'à la Bourse de Toronto, l'action du CP a abandonné 5,5%, ou 11,38 $, pour clôturer à 194,97 $.

Dans une note de recherche envoyée par courriel, l'analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a toutefois tempéré la situation.

«Même si cette révision peut en décevoir certains (...) une croissance de 20 pour cent des profits cette année serait une réussite remarquable compte tenu du contexte plus difficile», écrit-il.

Quant à son ratio d'exploitation, le Canadien Pacifique s'attend toujours à ce qu'il soit inférieur à 62%.

La société a par ailleurs annoncé qu'Andrew Reardon avait été élu à l'unanimité président de son conseil d'administration. L'élection de M. Reardon fait suite à la démission du président précédent, Gary Colter.

La semaine dernière, la Cour supérieure du Québec avait rejeté la requête du CP visant à casser une décision sur l'indemnisation des victimes de la tragédie de Lac-Mégantic, qui a tué 47 personnes en 2013.

Quelque 25 compagnies accusées d'avoir une part de responsabilité dans la catastrophe ont mis en place un fonds de 431,5 millions. Le CP s'opposait à cette entente, plaidant notamment que la cause aurait dû être tranchée par la Cour fédérale et non par la Cour supérieure du Québec.