Bombardier Transport connaît de nouveaux problèmes de contrôle de qualité, cette fois-ci avec les tramways destinés à la société de transport de Toronto.

Le PDG de la Toronto Transit Commission (TTC), Andy Byford, a révélé au quotidien Toronto Star que l'organisme a refusé les premiers trams livrés par Bombardier parce qu'ils étaient trop mal construits.

L'usine de l'entreprise à Thunder Bay, en Ontario, « s'est rendu compte qu'au moment de relier le sous-châssis aux parois, ça n'arrivait pas à angle droit », a relaté M. Byford. Bombardier a proposé d'utiliser des rivets pour effectuer l'assemblage, mais la TTC a refusé, jugeant cette solution non viable.

« Nous avons constaté que des pièces livrées par un fournisseur ne respectaient pas nos standards de qualité, a expliqué hier un porte-parole de Bombardier, Marc-André Lefebvre.

« Nous avons apporté des mesures correctives, de sorte que nous en sommes aux dernières étapes pour régler le problème. »

Or, le fournisseur en question n'est pas une entreprise externe, mais une usine mexicaine qui appartient à Bombardier depuis 20 ans. Jusqu'ici, les problèmes de qualité ont occasionné un retard de six mois sur le calendrier de livraison des 204 tramways commandés en 2009, dont la facture totale s'élève à 1,2 milliard.

Problèmes à répétition

Ces dernières années, le constructeur de matériel ferroviaire a été confronté à plusieurs problèmes semblables et ses marges bénéficiaires en ont souffert. En 2011, en France, des trains régionaux de Bombardier ont connu des problèmes de portes et de marchepieds qui ont causé d'innombrables pannes et des retards de livraison. La même année, 40 voitures du métro de Chicago avaient dû être temporairement retirées après la découverte de défectuosités dans une pièce de métal située près des roues.

Puis en 2013, la Deutsche Bahn (DB) a déposé une poursuite de 350 millions d'euros (470 millions CAN) contre Bombardier pour des « défectuosités sérieuses » constatées sur les freins et les roues de certaines voitures. Cette réclamation s'ajoutait à d'autres totalisant 160 millions d'euros pour des problèmes antérieurs.

En mars, la DB et Bombardier ont réglé leurs litiges à l'amiable sans donner de détails. Les ennuis sont aussi chose du passé en France, qui a accordé un nouveau contrat de trains régionaux à l'entreprise québécoise l'an dernier.

Jusqu'ici, la Société de transport de Montréal n'a pas relevé de « problème majeur » de qualité sur la rame prototype des nouvelles voitures Azur du métro, livrée l'an dernier, a indiqué hier une porte-parole, Amélie Régis. Par contre, les livraisons accuseront un retard de près de deux ans en raison notamment d'un problème logiciel. À l'origine, les premières voitures devaient entrer en service en mars 2014.