Dans une décision dont les motifs viennent d'être détaillés, un tribunal administratif dénonce ce qu'il appelle un «autre exemple du mauvais climat de relations de travail qui sévit» au Canadien Pacifique, où chaque partie s'accuse du pire. Il invite les dirigeants de CP Rail de l'ouest du Canada à s'inspirer d'un vice-président de CP Rail (T.CP) pour l'est du pays, qui sait mieux gérer les relations de travail.

Le Conseil canadien des relations industrielles - l'équivalent de la Commission des relations du travail pour les entreprises de compétence fédérale - devait rendre une décision après que le syndicat des Teamsters eut déposé une plainte pour pratique déloyale contre la Compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique. Le syndicat reprochait à l'employeur de recourir à des cadres pour effectuer du travail relevant des syndiqués, notamment pour la conduite de trains.

Dans sa décision, le CCRI relève d'abord les «nombreux griefs», requêtes devant les différentes instances et «mauvaises relations du travail avec le syndicat», particulièrement dans l'Ouest canadien.

Il cite le témoignage d'un directeur du CP Rail en ajoutant qu'il «tend à indiquer que dans l'ouest du Canada, soit la haute direction ne connaît pas comme il faut les dispositions des conventions collectives, soit elle n'hésite pas à y contrevenir lorsqu'elles entravent la poursuite des objectifs de CP Rail en matière d'efficacité».

Parlant de la plainte de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (le syndicat), le tribunal ajoute que «la présente affaire est un autre exemple du mauvais climat de relations du travail qui sévit à CP Rail, chacune des parties attribuant à l'autre les pires motivations imaginables».

Le Conseil canadien des relations industrielles affirme qu'«un changement fondamental dans les relations patronales-syndicales s'impose à tous les niveaux, au sein des deux organisations».

Il affirme avoir été «frappé par les différences qui caractérisent la conduite des relations patronales-syndicales par la haute direction dans l'est et dans l'ouest du Canada».

Il cite en exemple le vice-président principal pour l'Est, Anthony Marquis, qui a fait savoir dès son arrivée qu'il souhaitait de meilleures relations de travail et qui agit en ce sens. Le tribunal souligne que ce patron de CP Rail pour l'est du pays discute avec les présidents locaux du syndicat et vérifie si ses instructions aux gestionnaires locaux sont suivies. De plus, ce vice-président pour l'est du pays a fait savoir qu'il ne voulait pas que des équipes de cadres soient utilisées (pour faire le travail des syndiqués) et il demande des comptes quand cela a dû être fait.

«Par conséquent, on a rarement recours à des équipes de cadres dans l'est du Canada et la majorité des situations sont réglées sans qu'une intervention soit nécessaire», souligne le Conseil canadien des relations industrielles. Il ajoute que cette seconde approche, celle de M. Marquis, «est davantage conforme aux relations du travail constructives envisagées dans le Code [du travail]».