Consciente que la ligne de Deux-Montagnes sera paralysée si la Compagnie des chemins de fer nationaux (CN) va de l'avant et impose un lock-out à ses employés à partir de demain soir, l'Agence métropolitaine de transport (AMT) s'affaire depuis quelques jours à préparer un plan de contingence.

Le CN utilisera cette mesure si le syndicat qui représente certains de ses employés, Unifor, «n'accepte pas d'aller de l'avant avec le recours à l'arbitrage exécutoire en fin de semaine», a averti le transporteur, hier.

Le déclenchement d'un lock-out entraînerait un arrêt du service sur la ligne de Deux-Montagnes, a confirmé une porte-parole de l'AMT. «Nous suivons l'évolution des discussions entre les parties et publierons, au besoin, un communiqué détaillant les mesures prises par l'AMT, entre autres pour assurer un service alternatif à notre clientèle», a écrit Fanie St-Pierre dans un courriel transmis à La Presse.

La ligne ferroviaire, qui compte 12 arrêts, est la seule dans le réseau de l'AMT à être entretenue par le CN. Et elle ne peut fonctionner sans la présence de ses employés.

«La meilleure solution est toujours celle que trouvent les parties elles-mêmes. Si les parties ne parviennent pas à un accord, je les incite fortement à soumettre leur différend à l'arbitrage volontaire», a commenté la ministre fédérale du Travail, Kellie Leitch.

Vers un deuxième arrêt de service en deux semaines?

L'arrêt éventuel du service sur la ligne de Deux-Montagnes serait le deuxième avec lequel l'AMT aurait à composer en autant de semaines. Lundi dernier, le service a été interrompu sur les lignes de Saint-Jérôme, Vaudreuil-Hudson et Candiac en raison d'un conflit de travail opposant le Canadien Pacifique (CP) à ses employés.

Sous la menace d'une loi spéciale forçant le retour au travail, l'employeur et le syndicat ont accepté de soumettre leur différend à un processus d'arbitrage volontaire. Les lignes de l'AMT concernées ont donc repris du service mardi.

Attaques de part et d'autre

Par communiqués de presse, le CN et Unifor se sont accusés mutuellement de faire preuve de mauvaise foi.

«Depuis le début des discussions il y a cinq mois, la compagnie affiche un mépris total pour ses employés et les négociations sur la convention collective. Nous voulons négocier, mais le CN s'y refuse», a ainsi affirmé le président national d'Unifor, Jerry Dias.

Unifor «s'est éloigné davantage d'un terrain d'entente en augmentant de façon déraisonnable plusieurs de ses demandes après avoir négocié un accord de principe avec le CP la fin de semaine dernière», a rétorqué le CN. 

Unifor considère ses exigences comme raisonnables, dans un contexte où le CN fait davantage de profits que le CP.

La demande du transporteur ferroviaire montréalais d'aller en arbitrage a été rejetée vendredi par le syndicat, qui représente ses 4800 employés de bureau, de la mécanique et de l'intermodal.

- Avec La Presse Canadienne