Après quelques dures semaines, Bombardier entend terminer le mois de février sur une note positive.

Le CS300, le plus gros appareil de la famille CSeries et le plus gros avion jamais construit par Bombardier, devrait effectuer son vol inaugural d'ici la fin de la semaine prochaine.

Bombardier a fait savoir hier que Transports Canada avait donné son autorisation pour l'envol de l'appareil. Selon le temps qu'il fera, le vol devrait avoir lieu entre le 26 et le 28 février. Bombardier devrait confirmer la date exacte au début de la semaine.

Le vol permettra au CS300 d'effectuer des essais de pilotage et d'étalonnage des systèmes à des vitesses différentes et à diverses altitudes.

Célébrations

Après des semaines de mauvaises nouvelles, dont des résultats plus bas que prévu pour l'exercice 2014 et le besoin de procéder à une nouvelle ronde de financement, l'avionneur a senti le besoin de célébrer ce nouveau jalon dans le programme de CSeries. Bombardier a donc invité les médias à assister à l'événement sur place à Mirabel.

Lorsqu'il sera en service, le CS300 pourra transporter de 130 à 135 passagers (et jusqu'à 160 passagers dans une configuration à très haute densité).

Le CS100, qui peut transporter de 108 à 110 passagers, a effectué son vol inaugural le 16 septembre 2013. Un grave problème de moteur a forcé une suspension des essais en vol de quelques mois au cours de l'été 2014.

À l'heure actuelle, les quatre avions d'essais CS100 ont effectué plus de 1000 heures d'essais en vol.

«Les résultats des essais sont concluants», a soutenu le vice-président du programme de la CSeries chez Bombardier, Rob Dewar, dans un communiqué publié hier.

L'entreprise prévoit encore une entrée en service du CS100 au dernier trimestre de 2015. Le CS300 devrait suivre six mois plus tard.

243 commandes fermes

Bombardier a enregistré 243 commandes fermes pour la CSeries, en plus d'engagements et d'options pour 320 autres appareils.

La direction avait pour objectif 300 commandes fermes avant l'entrée en service.

Des centaines de millions de dollars en prêts

Les gouvernements du Québec et du Canada n'ont pas versé de subventions à Bombardier Aéronautique, mais au cours des années, Québec et Ottawa lui ont prêté 654 millions de dollars. Jusqu'ici, l'avionneur a remboursé 285 millions.

Les gouvernements ont aussi offert des dizaines de milliards en prêts et garanties de prêt aux clients de Bombardier.

Voici un résumé de l'aide financière obtenue par Bombardier et de l'appui offert à ses clients.

Développement du biréacteur régional CRJ200

Fin des années 80

• Prêt de 45 millions du gouvernement fédéral

• En vertu du Programme de productivité de l'industrie du matériel de défense

• 99 millions remboursés (avec les intérêts)

• Les remboursements sont terminés

• Développement du biréacteur régional CRJ700

Fin des années 90

• Prêt de 142 millions du gouvernement fédéral

• En vertu du programme Partenariat technologique Canada

• 186 millions remboursés jusqu'ici

• Les remboursements se poursuivent

• Développement de la CSeries

 Juillet 2008

• Prêt de 350 millions du gouvernement fédéral

• En vertu de l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense

• Toutes les sommes ont été versées à Bombardier

• Prêt de 117 millions du gouvernement du Québec

• Par l'entremise d'Investissement Québec

• Toutes les sommes ont été versées à Bombardier

• Prêts de 135 millions de livres sterling du gouvernement d'Irlande du Nord

• 123 millions de livres ont été versées à Bombardier

• Le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec ont également offert de donner un coup de main financier aux clients de Bombardier par l'entremise de prêts et de garanties de prêt.

Vente des biréacteurs régionaux CRJ

De 1996 à 2004

• Offre de garanties de prêts de 2,3 milliards du gouvernement du Québec aux clients du CRJ

• Par l'entremise d'Investissement Québec

• Il n'y a pas eu de défaut de paiement, donc Québec n'a rien déboursé

• Vente de la CSeries

Avril 2013

• Offre de garantie de prêt de 1 milliard aux clients de la CSeries

• Par l'entremise d'Investissement Québec

• L'appareil n'est pas encore entré en service, donc les garanties de prêt ne sont pas en vigueur.

Vente des avions de Bombardier

Depuis 1991, la Société pour l'expansion des exportations et son successeur, Exportation et développement Canada (EDC), ont offert des prêts et des garanties de prêt d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards de dollars aux clients de Bombardier.

EDC a repris plus d'une centaine d'appareils lorsqu'il y a eu défaut de paiement.

EDC a revendu ces appareils ou les a offerts en location.

Au 30 septembre 2014, le portefeuille de location d'EDC comptait 28 appareils, dont 27 étaient effectivement loués. EDC était également en négociations pour vendre huit appareils additionnels.

Au cours de l'exercice 2013, EDC a classé comme dépréciés des prêts de 285 millions de dollars. Environ 80% de ces prêts, soit 228 millions, se rapportaient au portefeuille de l'aéronautique.

En dépit des dépréciations occasionnelles, le porte-parole d'EDC, Philippe Taylor, affirme que tout le portefeuille lié à Bombardier est «très profitable» pour la société d'État.