Les Airbus A350 et A380 vont être prochainement équipés de boîtes noires éjectables et flottantes, ce qui permettra de localiser plus facilement les avions abîmés en mer, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

«Airbus a obtenu en fin d'année dernière le feu vert de l'AESA (Agence européenne de la sécurité aérienne) pour travailler sur les modifications de ses avions nécessaires à l'installation de ces nouvelles boîtes noires à l'arrière des avions», a indiqué à l'AFP l'une d'entre elles.

De son côté, un porte-parole de l'AESA a confirmé que l'agence travaillait à «la mise à jour du règlement de certification dit CS 25 (CS pour Certification Specifications, 25 pour les avions de transport commercial) pour que celui-ci prenne en compte cette possibilité» d'équiper les avions de ces nouvelles boîtes noires.

«La modification est généralement rapide», a-t-il indiqué.

Cette technologie, déjà éprouvée dans le domaine militaire, n'est pas utilisée dans l'aviation civile, car jusqu'à il y a quelques années les accidents survenaient en phases de décollage ou d'atterrissage. Les boîtes noires étaient donc retrouvées facilement au sol.

Mais la catastrophe du Rio-Paris d'Air France en 2009 qui s'est traduite par près de deux ans de recherche avant le repêchage des boîtes noires au fond de l'Océan atlantique, puis la disparition le 8 mars 2014 d'un avion de la Malaysia Airlines dans l'Océan Indien dont l'épave reste introuvable à ce jour et plus récemment, l'écrasement d'AirAsia en mer de Java, ont rendu cruciale la mise en oeuvre de solutions concrètes pour retrouver les boîtes noires.

«L'idée est de modifier les boîtes noires afin que chacune enregistre à la fois les paramètres de vol et les conversations. L'une serait éjectable, l'autre non», a expliqué à l'AFP une source proche de l'avionneur européen.

La boîte noire éjectable serait équipée d'un système d'airbag lui permettant de rester à la surface de l'eau en cas d'écrasement en mer, ce qui permettrait à la fois de récupérer les précieuses données et conversations, mais aussi d'avoir le point d'impact exact au moment de l'accident pour localiser l'épave.

«L'utilisation d'une boîte noire éjectable nécessite de modifier la trappe située dans la dérive de l'avion», a ajouté la source proche de l'avionneur.

Airbus entend modifier en priorité ses avions de dernière génération tels que l'A350 et l'A380, utilisés pour des vols transatlantiques.