Le gouvernement mexicain relancera un appel d'offres pour un contrat ferroviaire de 3,7 milliards de dollars ayant été octroyé plus tôt cette semaine à un consortium chinois, une décision qui pourrait permettre à Bombardier de soumissionner.

Un porte-parole, Marc-André Lefebvre, a confirmé vendredi l'intérêt de la société montréalaise, précisant qu'une décision n'avait toutefois pas été prise quant à une possible soumission.

«Tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas vu les demandes, je ne pourrai pas confirmer que nous allons faire une offre», a-t-il dit, au cours d'un entretien téléphonique.

Selon M. Lefebvre, le contrat ne concerne pas seulement la livraison de matériel roulant, mais également des travaux d'infrastructure, ce qui suggère que Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] pourrait avoir à faire équipe avec une autre compagnie.

«On parle de quelque chose qui se ferait en groupe», a-t-il dit.

L'entreprise québécoise n'avait pas participé à l'appel d'offres précédemment puisqu'elle n'avait pas obtenu le délai demandé pour déposer une proposition au gouvernement mexicain.

C'est le consortium chinois composé de China Railway et CSR qui avait été le seul soumissionnaire.

Par voie de communiqué, le bureau du président Enrique Pena Nieto a indiqué que l'appel d'offres serait relancé pour permettre à d'autres entreprises d'y participer. Pour des raisons de transparence, le gouvernement mexicain a ainsi repoussé la date limite de six mois.

Des représentants de partis d'opposition avaient notamment critiqué la façon dont cet important contrat avait été octroyé. Il s'agirait du premier train à grande vitesse au Mexique, dont le tronçon de 210 kilomètres relirait les villes de Mexico et Querétaro.

Vendredi, les deux entreprises n'avaient pas réagi à la décision prise par le gouvernement mexicain.

Bombardier Transport est présente au Mexique depuis 22 ans et elle estime pouvoir saisir plusieurs occasions d'affaires en raison des investissements dans les infrastructures.

D'après l'analyste Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, ce nouvel appel d'offres risque fort probablement de susciter l'intérêt de la société allemande Siemens et du géant français Alstom.

«Même si le consortium chinois devrait demeurer concurrentiel, nous croyons que Bombardier a des chances de décrocher ce contrat», écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

M. Spracklin, qui a visité les installations mexicaines de Bombardier plus tôt cette année, croit que l'entreprise est en bonne position pour obtenir des contrats pouvant totaliser 8 milliards de dollars US dans ce pays.

Près de 70 % des trains au Mexique ont été fournis par Bombardier, qui, d'après l'analyste, est le seul manufacturier avec une présence régionale aussi forte.