Bombardier (T.BBD.B) aimerait bien ravir à Gulfstream une commande qui pourrait porter sur une vingtaine d'avions d'affaires.

La semaine dernière, Gulfstream a lancé deux nouveaux appareils qui entreront directement en concurrence avec la famille Global de Bombardier. En parallèle, l'avionneur américain a annoncé la signature d'une lettre d'entente avec Qatar Airways pour l'acquisition d'un maximum de 20 appareils. Qatar Airways est un client de longue date de Bombardier: à l'heure actuelle, sa flotte d'avions d'affaires, le service Qatar Executive, compte uniquement des appareils de Bombardier.

«C'est une lettre d'entente, ce n'est pas une commande ferme, a souligné le président de Bombardier Avions d'affaires, Éric Martel, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires d'Orlando. Ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini. Nous allons faire ce que nous avons à faire.»

Le plus important salon portant sur l'aviation d'affaires dans le monde, organisé par la National Business Aviation Association (NBAA), s'ouvre ce matin à Orlando.

La semaine dernière, un autre grand client de Bombardier, son ancien programme d'avions en multipropriété Flexjet, a passé une commande pour 50 appareils Gulfstream.

M. Martel a affirmé que Bombardier avait toujours une excellente relation avec Flexjet et que des discussions se poursuivaient avec eux. «Flexjet n'a pas abandonné Bombardier», a-t-il soutenu.

M. Martel s'est dit très confiant quant aux performances de ses appareils vis-à-vis de la nouvelle concurrence.

«Nous sommes toujours le chef de file en termes d'espace dans la cabine et, pour ce qui est du Global 5000, nous avons un avantage en ce qui a trait à la distance franchissable.»

Nouveau Challenger 605

Bombardier a voulu frapper un grand coup avant l'ouverture officielle du salon de la NBAA en lançant dimanche une nouvelle version du Challenger 605, un appareil à large fuselage (une catégorie qui se situe en dessous des appareils de la famille Global).

«Nous avons décidé d'ajuster la puissance du moteur pour lui permettre d'aller dans des aéroports plus difficiles et nous avons complètement redessiné l'intérieur selon les goûts d'aujourd'hui, a indiqué M. Martel. Nous avons complètement refait l'avionique, nous avons de nouveaux équipements qui n'existaient pas il y a une dizaine d'années.»

NetJets, un programme d'avions en multipropriété, est le client de lancement de cette nouvelle version (le Challenger 650), avec 25 commandes fermes et 50 options. NetJets fait partie de Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett.

Marché difficile

Par ailleurs, le Learjet 85, le premier avion d'affaires en matériaux composites de Bombardier, a fait le voyage jusqu'à Orlando pour tenter les clients potentiels. L'appareil a effectué son premier vol en avril dernier, mais Bombardier n'a pas encore fixé une date d'entrée en service.

Le marché des petits avions d'affaires ne s'est toujours pas remis de la récession de 2008-2009. Comme le Learjet 85 se situe à l'extrémité supérieure de cette catégorie, Bombardier ne veut pas en faire sa priorité. Pour l'instant, l'entreprise préfère mettre l'accent sur les appareils qui visent des marchés plus robustes, comme celui des gros avions luxueux. Bombardier développe notamment deux nouveaux appareils dans ce créneau, le Global 7000 et le Global 8000.

«À l'interne, il faut mettre des priorités pour s'assurer qu'on les mène au marché le plus rapidement possible», a déclaré M. Martel.