L'investisseur activiste Bill Ackman croit que les organismes de régulation seraient ouverts à des fusions dans le secteur ferroviaire si elles permettent d'accentuer la concurrence entre les entreprises.

«Il y a des regroupements qui ne pourraient pas se faire pour des raisons antitrust, mais il y en a d'autres qui pourraient favoriser la concurrence (...) en rendant les sociétés ferroviaires plus efficaces», a-t-il affirmé, jeudi, à Toronto.

Le milliardaire, qui a notamment été impliqué dans un bras de fer avec la direction du Canadien Pacifique [[|ticker sym='T.CP'|]], croit qu'une fusion de l'entreprise avec une concurrente permettrait d'améliorer l'organisation des réseaux ferroviaires en plus de tisser des liens plus serrés avec l'industrie du camionnage.

D'après le Wall Street Journal, le Canadien Pacifique aurait soumis sa proposition de regroupement à CSX la semaine dernière, qui l'aurait refusée. Des analystes financiers ont également prévenu qu'un certain nombre d'obstacles devront d'abord être surmontés avant qu'une telle transaction puisse avoir lieu.

Sans faire directement référence aux rumeurs entourant CSX, M. Ackman a affirmé que le président et chef de la direction du Canadien Pacifique, Hunter Harrison, croyait qu'une consolidation du secteur ferroviaire était nécessaire.

«Nous ne bâtissons pas de nouveaux chemins de fer, a-t-il dit. C'est seulement dans la pratique que nous pourrons améliorer de façon significative l'efficacité et la fluidité.»

M. Ackman a fait ces commentaires à Toronto en marge d'une table ronde sur la gouvernance organisée par la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario.

L'investisseur activiste a également estimé que son approche permet d'offrir aux actionnaires des options qu'ils n'auraient pas ailleurs. Il a entre autres rappelé qu'à une certaine époque, les actionnaires mécontents des dirigeants d'une société n'avaient d'autre choix que de se départir de leurs actions.

M. Ackman croit également que les règles canadiennes favorisent les investisseurs activistes, notamment parce que le régime de droits des actionnaires - un processus qui peut rendre une prise de contrôle trop coûteuse -  a moins de mordant par rapport à celui des États-Unis.

«Avec un investisseur activiste, la personne qui prend une importante participation dans une société a auparavant effectué des recherches approfondies», a-t-il souligné.

«Les actionnaires peuvent voter en faveur de cette façon de faire ou dire: »nous pensons que cela sera destructeur pour l'entreprise«. Sans les investisseurs activistes, vous n'avez pas cette option.»

Pershing Square Capital Management, la firme d'investissement de M. Ackman, appuie actuellement Valeant Pharmaceuticals [[|ticker sym='T.VRX'|]] dans sa tentative de prise de contrôle hostile du fabricant du Botox, Allergan [[|ticker sym='AGN'|]].

Le milliardaire a laissé entendre que les avocats de sa firme ont déniché des documents qui devraient démontrer qu'Allergan a fait de fausses déclarations pour tenter de faire dérailler la prise de contrôle de Valeant, estimée à près de 50 milliards $.

Les allégations n'ont pas été prouvées devant un tribunal. Les documents ont été transmis aux autorités réglementaires concernées.

Une assemblée spéciale des actionnaires d'Allergan est également prévue le 18 décembre. M. Ackman y présentera notamment son plaidoyer visant à remplacer la majorité des membres du conseil d'administration du fabricant du Botox.