Faisant fi de l'opposition des autorités municipales, Uber se prépare à lancer son service de taxi « citoyen » à Montréal.

Dans des publicités publiées sur Facebook, la firme de San Francisco fait miroiter des salaires de 20 $ l'heure aux automobilistes désireux de se transformer en chauffeurs de taxi à temps partiel.

Jean-Nicolas Guillemette, directeur général d'Uber Montréal, assure que les messages ne visent qu'à « sonder l'intérêt » de la population pour ce service, baptisé UberX. « Ce n'est pas un signe qu'on va le lancer incessamment, dit-il. Pour nous, c'est l'une des nombreuses façons de récolter de l'information. »

Des publicités semblables sont également diffusées dans les marchés de Vancouver et de Calgary.

UberX a été lancé en septembre à Toronto et au début du mois à Ottawa. Les tarifs d'UberX sont de 40 à 50 % moins élevés que ceux des taxis traditionnels. Mais à Ottawa, le week-end dernier, des agents doubles ont imposé des amendes de 650 $ à deux automobilistes pour avoir offert des services de taxi sans permis.

M. Guillemette reste vague quant au moment où UberX pourrait être lancé à Montréal. « Je ne peux pas vous dire que ça ne sera pas avant la fin de l'année, affirme-t-il. Ce que je peux vous dire, c'est que pour l'instant, on n'a pas de plan. Tout indique que ce sera plus tard. »

Riposte

Au Bureau du taxi de Montréal, on est sur le pied de guerre. Pour l'instant, l'application mobile d'Uber ne permet que de faire affaire avec des chauffeurs de taxi accrédités, mais comme l'entreprise elle-même n'a pas demandé de permis d'exploitation, le Bureau juge qu'elle fonctionne dans l'« illégalité ».

« On va utiliser tous les moyens en notre pouvoir pour faire cesser ces activités-là, soutient le directeur général de l'organisme municipal, Benoit Jugand. La population doit vraiment être au fait qu'il y a un danger réel par rapport à cette compagnie. »

M. Jugand se dit particulièrement préoccupé pour la sécurité des passagers. Or, de récents cas d'agressions sexuelles commises par des chauffeurs de taxi ont mis en lumière le fait que les autorités montréalaises n'effectuent aucune vérification des antécédents criminels, contrairement à d'autres villes canadiennes et à Uber.

Soulignons que le Bureau du taxi de Montréal a accordé un permis au concurrent d'Uber dans le domaine des applications mobiles, la société britannique Hailo.