Aéroports de Montréal (ADM) fera un autre effort pour instaurer une liaison directe avec Pékin. Cette fois-ci, ADM a un atout dans sa manche: le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

M. Couillard dirigera une mission commerciale en Chine à la fin d'octobre. Le président-directeur général d'ADM, James Cherry, sera du voyage.

Selon une étude Secor-KPMG commandée par ADM et présentée hier par M. Cherry devant le Cercle canadien de Montréal, Pékin est la seule destination non encore desservie à partir de Montréal qui a un niveau de demande suffisant pour justifier une liaison directe.

«Je ne compte plus le nombre de fois que je suis allé en Chine pour faire du démarchage, a déclaré M. Cherry dans son discours. Récemment, de concert avec le gouvernement du Québec, Tourisme Québec, Tourisme Montréal et d'autres, nous avons même fait une offre des plus alléchantes à un transporteur intéressé à exploiter ce marché, mais celui-ci n'a pu y donner suite. La raison? Tout bêtement parce qu'il n'y a pas de créneau d'atterrissage convenable disponible à l'aéroport de Pékin.»

Un transporteur intéressé à une liaison Montréal-Pékin, qu'il s'agisse d'Air Canada ou d'un transporteur chinois, a besoin d'un créneau en début d'après-midi à Pékin. Il faut permettre aux passagers d'arriver à temps pour prendre d'autres vols vers Hong Kong, Bangkok ou Singapour.

Un tel vol pourrait alors décoller de Montréal en après-midi, ce qui permettrait aux passagers en provenance de villes nord-américaines de voyager en matinée et d'arriver à temps à Montréal-Trudeau pour le départ.

Ces passagers en correspondance sont essentiels pour assurer le succès d'une liaison directe Montréal-Pékin.

M. Cherry a indiqué que l'Autorité d'aviation civile de Chine avait beaucoup d'influence dans l'attribution des créneaux.

«C'est pour cela que nous sommes au niveau politique, a-t-il déclaré aux journalistes après son allocution. Ça aide d'aller là-bas avec M. Couillard.»

Absence d'un lien avec le centre-ville

Selon l'étude Secor-KPMG, la desserte aérienne de Montréal correspond bien à l'envergure de son marché. Toutefois, l'absence de lien efficace entre l'aéroport et le centre-ville, que ce soit par un lien ferroviaire ou un accès routier amélioré, demeure la plus grande faiblesse de l'aéroport.

M. Cherry a indiqué qu'ADM discutait avec divers partenaires privés d'un projet de partenariat public-privé pour l'établissement d'une navette ferroviaire. Selon lui, des entreprises manufacturières comme Bombardier et des promoteurs immobiliers pourraient se montrer intéressés.

Par ailleurs, ADM a répondu à la mise en demeure envoyée la semaine dernière par la Ville de Mirabel pour empêcher la démolition de l'ancienne aérogare de Mirabel. «Nous avons tous les droits nécessaires pour démolir le bâtiment», a réitéré M. Cherry hier.

Joint au téléphone hier, le maire de Mirabel, Jean Bouchard, a toutefois affirmé qu'il était en discussion avec ADM à ce sujet. «Il y a des échanges, a-t-il déclaré. Dans les prochains jours, si nous ne sommes pas satisfaits de ces discussions, nous irons de l'avant avec une injonction.»

La Ville de Mirabel veut voir l'ancienne aérogare transformée en centre de foires.