L'entreprise de transport et de camionnage Transforce (T.TFI) croit que l'acquisition de la compagnie ontarienne Contrans lui permettra d'occuper la position de tête au Canada dans plusieurs des secteurs spécialisés de cette industrie.

«C'est vraiment la création d'un joueur dominant au Canada», a affirmé vendredi le président et chef de la direction de la société, Alain Bédard.

Transforce a annoncé jeudi soir l'entente visant à acquérir Contrans [[|ticker sym='T.CSS'|]] pour 495 millions de dollars en espèces en plus d'une prise responsable de la dette évaluée à 85 millions de dollars.

Le conseil d'administration de Contrans, entreprise de camionnage de Woodstock, en Ontario, soutient unanimement l'offre de Transforce de 14,60 $ par action - à la condition qu'au moins deux tiers des actions courantes de classe A et B soient déposées. Le président et chef de la direction de Contrans, Stan Dunford, rejoindrait le conseil d'administration de Transforce.

En plus des sommes en espèces de Transforce, Contrans paierait un dividende spécial de 40 cents par action, amenant le montant total que ses actionnaires pourraient recevoir à 15 $ par action.

Au lendemain de l'annonce de l'acquisition, le titre de la société montréalaise a atteint un niveau record de 27,64 $ à la Bourse de Toronto. En après-midi, l'action était en hausse de neuf pour cent, à 27,46 $, par rapport au cours de la veille.

M. Bédard s'attend à réaliser des économies de coûts de l'ordre de 15 millions de dollars sans procéder à des licenciements au sein des quelque 1400 employés de Contrans.

Contrairement à des acquisitions réalisées dans le passé, le PDG de l'entreprise estime qu'il n'est pas nécessaire d'apporter des changements au sein de la structure de Contrans.

«J'achète une entreprise à un prix, qui, à mon avis, est élevé, a-t-il dit à des analystes au cours d'une conférence téléphonique. C'est beaucoup d'argent (...) alors je ne vais pas changer la recette.»

Plusieurs analystes s'attendent à ce que les actionnaires de Contrans approuvent la transaction, dont la clôture est prévue à l'automne. Toutefois, Maxim Sytchev, de Dundee Securities, croit que certains actionnaires pourraient être tentés d'en demander davantage.

De son côté, M. Bédard n'a pas l'intention de bonifier son offre, préférant plutôt regarder du côté des États-Unis si les actionnaires de Contrans ne se prononcent pas en faveur de la transaction.

Le dirigeant de Transforce croit que cette acquisition permettra à son entreprise d'être plus efficace, ce qui devrait avoir une influence positive sur l'industrie canadienne du camionnage.

«Ça sera positif pour tous: nos employés, nos clients et nos actionnaires», a dit M. Bédard en entrevue.

Les analystes du secteur ont bien accueilli l'acquisition.

«C'est une offre irrésistible, a écrit dans un rapport Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux. Nous croyons que (l'acquisition) procurera un avantage concurrentiel à Transforce à la grandeur du Canada.»

De son côté, Benoît Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, croit que la consolidation des deux entreprises de camionnage pourrait avoir une influence positive sur l'action de Transforce.

L'analyste croit que le bénéfice par action de l'entreprise montréalaise pourrait grimper de 10 à 15 cents à long terme.