Les objectifs et calendrier du programme CSeries demeurent inchangés bien que les essais en vol soient suspendus depuis fin mai à la suite d'un incident moteur, a assuré dimanche le président de l'activité avions commerciaux du groupe Bombardier.

«Les essais en vol vont reprendre dans les semaines à venir. Je suis confiant dans nos capacités à remplir nos objectifs: l'entrée en service est toujours prévue à la fin du second semestre de l'année prochaine et nous visons toujours 300 commandes fermes de la part de 20 clients», d'ici là, a déclaré Mike Arcamone, dans un entretien accordé à l'AFP à la veille de l'ouverture du salon aéronautique de Farnborough, dans le sud-ouest de Londres.

Le dirigeant a souligné que de nombreuses discussions avec des clients potentiels étaient en cours.

Il s'est refusé à dire si les intentions de commandes de la société britannique Falko portant sur 24 avions CS100 seraient finalisées au salon.

Pour autant, il a relevé que Farnborough, l'un des rendez-vous phare du secteur aéronautique, offrait de belles opportunités et indiqué des annonces pourraient être faites dès l'ouverture du salon lundi.

S'agissant de l'incident survenu fin mai lors d'un essai en vol sur un moteur fabriqué par Pratt & Whitney, M. Ardamone s'est refusé à détailler la nature exacte du problème rencontré, renvoyant vers le motoriste.

«Ces essais en vol servent précisément à détecter les problèmes. Je préfère que cela arrive pendant les essais qu'une fois l'avion mis en service», a-t-il commenté.

Interrogé par ailleurs sur le positionnement de Bombardier dans le paysage des avions moyen-courriers actuellement dominés par le duopole Airbus et Boeing avec leurs familles A320 et B737, le président a estimé s'adressait avec son CSeries a un segment de marché qui n'est «pas véritablement couvert» par l'européen et l'américain, celui des avions de courte distance de petite capacité.

«Et on est très compétitif», a-t-il fait valoir.

Sur le front du marché des avions régionaux occupé par les turbopropulseurs d'ATR ou les familles E-Jet et E2 du brésilien Embraer, Bombardier dispose notamment du Q400 qui peut répondre au besoin d'appareils d'environ 90 sièges.

ATR, coentreprise détenue par Airbus et par l'italien Finmeccanica, réfléchit depuis longtemps au lancement d'un avion de 90 sièges, un projet, pour l'heure, resté au stade de la réflexion.

Un moyen-courrier 737 Max avec plus de sièges pour Boeing

LONDRES - L'avionneur américain Boeing a annoncé dimanche qu'il allait lancer une nouvelle version de son moyen-courrier remotorisé 737 Max dotée de plus de sièges, une version destinée à séduire les compagnies aériennes à bas coûts.

Avec jusqu'à 200 sièges en configuration classe économique, l'avion sera destiné «au marché des compagnies à bas coûts à forte densité», a expliqué Ray Conner, le président-directeur général de Boeing Commercial Airplanes.

Il aura 11 sièges de plus que le 737 Max 8 grâce à une porte supplémentaire de chaque côté du fuselage.

L'appareil n'a pas encore de client mais «nous sommes en discussion», a indiqué Ray Conner, le patron de la division d'avions civils du géant américain, lors d'une rencontre avec des journalistes à la veille de l'ouverture du salon aéronautique de Farnborough.

Les Boeing 737 Max sont une famille d'avions moyen-courriers dotés de nouveaux moteurs plus efficaces, qui entreront en concurrence avec les Airbus A320 Neo.

Boeing a également assuré n'avoir rien à craindre de la version remotorisée du long-courrier A330 que son concurrent Airbus pourrait annoncer au salon aéronautique de Farnborough la semaine prochaine.

«Nous pensons que nous avons l'avion le plus efficace» et «nous avons hâte d'être en concurrence avec (l'A330 Neo) quand il sortira», a affirmé Ray Conner.

Selon Boeing, le futur appareil européen aura du mal à tenir ses promesses d'économies de carburant significatives avec seulement de nouveaux moteurs.

«Il n'a pas de nouvelles ailes, il possèdera la même aérodynamique qu'à l'heure actuelle», a estimé Ray Conner.