Pour la deuxième fois en moins de six mois, Bombardier (T.BBD.B) procédera à des mises à pied à ses installations américaines de Wichita, dans l'État du Kansas, cette fois-ci en raison de délais dans le programme du Learjet 85.

Cette décision concerne 100 employés permanents affectés notamment à la production, 70 travailleurs contractuels ainsi que 40 autres employés permanents, qui seront toutefois redéployés dans des postes et programmes existants au sein de l'entreprise.

«Avec le programme (du Learjet) nous ne sommes pas exactement là où on voudrait être, a expliqué une porte-parole de l'avionneur, Isabelle Gauthier, au cours d'un entretien. Nous tentons de relocaliser les 100 postes ciblés parce que c'est une mesure temporaire.»

Néanmoins, aucune date de rappel n'a encore été déterminée pour l'instant par l'entreprise. Les mises à pied devraient se faire progressivement d'ici la fin du mois de juin.

«Nous ne sommes pas exactement à l'étape où nous pourrions offrir du travail à ces employés», a affirmé la porte-parole de Bombardier.

Cette décision a également des répercussions à l'usine mexicaine de Querataro - où se fait la conception de certaines pièces du nouvel avion d'affaires de Bombardier - puisque quelque 200 employés seront aussi réaffectés.

Environ 50 travailleurs contractuels au Mexique seront toutefois privés de travail pour une période indéterminée, a indiqué Mme Gauthier. La cinquantaine d'employés de Montréal - surtout des ingénieurs - affectés au programme du Learjet 85 ne seront pas touchés.

Au début du mois de janvier, citant des conditions difficiles qui prévalaient dans le segment des avions d'affaires, Bombardier avait mis à pied près de 10% de son effectif à Wichita, soit 300 personnes.

Les employés concernés travaillaient principalement sur le programme des avions d'affaires Learjet 70 et 75 de l'avionneur montréalais. La porte-parole de l'entreprise ignorait toujours quand ces personnes seraient rappelées.

Vol inaugural en retard

Le baptême de l'air du nouvel avion d'affaires de Bombardier a eu lieu le 9 avril dernier, soit environ un an plus tard que prévu.

«L'avion Learjet (85), c'était une conception entièrement nouvelle et nous avons eu une courbe d'apprentissage en plus de rencontrer des défis», a souligné Mme Gauthier, sans toutefois dévoiler la nature de ces défis.

Cette dernière a indiqué que contrairement à son programme de la CSeries, Bombardier n'avait pas l'intention de fournir des données quant aux essais en vol du Learjet 85, qui a une portée de 5500 kilomètres.

L'avionneur n'a pas non plus précisé l'état du carnet de commandes de son nouvel avion d'affaires.

Le dernier client en date est Flexjet, une ancienne division de «partage de jets» de Bombardier. L'entreprise, qui appartient maintenant à une société américaine de capital-investissement, compte 60 commandes confirmées, pour une valeur d'environ 1,2 milliard $ US, selon le prix catalogue de 2013.

Le projet Learjet a été lancé en 2007. Cet appareil de taille moyenne, en mesure d'accueillir huit passagers, devait à l'origine entrer en service cet été. On ignore encore à quel moment son lancement aura finalement lieu.

En après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier cédait quatre cents, ou 1,04 pour cent, à 3,81 $