Un peu moins de deux semaines après l'incident ayant entraîné la suspension des essais en vol de la CSeries, Bombardier (T.BBD.B) a annoncé mardi avoir redémarré pour la première fois les moteurs d'un de ses appareils d'essais.

L'avionneur montréalais dit avoir une «bonne compréhension» de l'incident du 29 mai impliquant un moteur du premier véhicule d'essais en vol. Il réitère que les premières livraisons de la CSeries devraient toujours avoir lieu au cours de la deuxième moitié de 2015.

Le moteur en question a été envoyé aux installations du Connecticut de son manufacturier Pratt & Whitney où il a été démonté avant d'être analysé. Entre-temps, le Bureau de la sécurité des transports du Canada poursuit son enquête.

«Au cours de la semaine dernière, nous avons également effectué des essais statiques d'autres systèmes tels que le groupe auxiliaire de bord, les systèmes électriques et l'avionique», a indiqué le vice-président et directeur général, programme d'avions CSeries, Rob Dewar.

De son côté, un porte-parole de l'entreprise, Marc Duchesne, n'a pas dévoilé d'autres détails relativement à l'incident, rappelant qu'une procédure visant à éviter d'autres événements du genre avait été mise de l'avant.

«La prochaine étape sera de déplacer l'avion au sol, de le faire rouler pour ensuite faire du roulage à basse et à haute vitesse avant de (re)décoller», a-t-il dit, au cours d'un entretien.

Bombardier a récemment dit croire que le problème émanait de la turbine basse pression du moteur fabriqué par Pratt & Whitney et qui avait déjà été la source d'ennuis.

M. Dewar a également indiqué que les dommages subis par le premier appareil d'essais en vol étaient «gérables» et que les réparations avaient déjà commencé.

L'avionneur montréalais a également confirmé qu'il n'enverrait pas d'avion CSeries au Salon international de l'aéronautique de Farnborough qui doit se mettre en branle le 14 juillet au Royaume-Uni.

«Nous avons toujours des maquettes grandeur nature de la cabine de passagers et du poste de pilotage que l'on prévoit envoyer de toute façon, mais il ne devrait pas y avoir d'avion physique sur place qui partirait de Mirabel», a précisé le porte-parole de Bombardier.

L'avionneur dit considérer «d'autres occasions» de présenter la CSeries.

«Ça peut être d'autres salons prévus dans l'année ou d'autres événements privés à Mirabel, a dit M. Duchesne. Nous comptons bien nous reprendre.»

Les quatre appareils d'essais en vol de la CSeries ont jusqu'ici cumulé un total d'environ 330 heures de vol, loin des quelque 2400 nécessaires afin de recevoir la certification de Transports Canada.

Le carnet de commandes de la CSeries comprend un engagement pour 447 appareils de 18 clients provenant de 15 pays, dont 203 commandes fermes. Bombardier s'attend à avoir reçu 300 commandes fermes au moment de la livraison de son premier CS100, au cours de la deuxième moitié de l'année 2015.

À la Bourse de Toronto, l'action de Bombardier a gagné six cents, ou 1,58 %, pour terminer la séance à 3,85 $.