Les rumeurs entourant l'intérêt de General Electric (GE) pour Alstom soulèvent l'intérêt autour de la division des trains de Bombardier. Les paramètres évoqués pour une éventuelle acquisition d'Alstom, au coût de 13 milliards de dollars, permettent de mieux évaluer la valeur de Bombardier Transport. Et de se demander si Bombardier devrait s'en départir.

Selon Walter Spracklin, de RBC, la situation est positive pour Bombardier. Il souligne que le titre d'Alstom se négocie avec un escompte significatif en raison des ennuis financiers de la société, ce qui tire le multiple d'évaluation moyen du secteur à la baisse.

Alstom vaudrait beaucoup plus aux yeux de GE. Une valeur de plus de 13 milliards (comme la rumeur le veut) se traduit par une prime d'environ 30%, fait valoir l'analyste de RBC, ce qui veut dire un multiple d'évaluation de 8,2 fois le bénéfice d'exploitation. Une telle évaluation ramènerait essentiellement le multiple d'Alstom dans la moyenne de son secteur.

En utilisant ces nouveaux paramètres pour les appliquer à Bombardier Transport, Walter Spracklin soutient qu'il faut pratiquement ajouter entre 60 et 80 cents par action à Bombardier. Il estime donc que la division Transport de Bombardier vaudrait environ 3,80$ l'action, et non 3$ comme il le croyait auparavant.

À la Scotia, l'analyste Turan Quettawala vient lui aussi de procéder à quelques calculs. En tenant compte d'une offre de 13 milliards pour Alstom, il évalue que Bombardier Transport a aujourd'hui une valeur d'environ 2,75$ l'action.

L'analyste Fadi Chamoun, de la BMO, avait estimé l'an passé que la division Transport de Bombardier pourrait valoir jusqu'à 3,50$ par action.

Le titre de Bombardier a clôturé la séance d'hier en hausse de 1,5%, à 4,09$, à la Bourse de Toronto.

Vendre Bombardier Transport?

Les échos au sujet d'Alstom amènent l'analyste de la Scotia à se demander si Bombardier Transport pourrait être à vendre.

«La direction a déjà laissé entendre que ce n'est pas le cas et je suis d'accord avec le raisonnement voulant que la division apporte à l'entreprise une stabilité qui vient contrecarrer le côté cyclique des activités de la division Aéronautique. Je pense cependant que la vente d'une participation ou une inscription indépendante en Bourse de la division Transport pourrait être étudiée. Vu l'état du bilan financier actuel de Bombardier, ce devrait peut-être être envisagé.»

Selon Walter Spracklin, il est improbable que Bombardier Transport soit essaimée à court terme.