Bombardier a attendu plus de trois semaines avant de signaler aux autorités gouvernementales un déversement de kérosène à l'aéroport de Mirabel.

Le ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs a fait parvenir un avis de non-conformité au constructeur. Il pourrait maintenant entreprendre un processus pénal et lui imposer une amende.

C'est un média régional, L'Écho de la Rive-Nord, qui a révélé cette situation sur son site internet hier.

La porte-parole de Bombardier Aéronautique, Haley Dunne, a confirmé qu'il y avait eu un déversement de 10 000 litres de kérosène, un carburant pour les avions, le 17 février dernier, sur le tarmac de l'aéroport de Mirabel. Il y aurait eu un problème d'équipement lors du transfert de kérosène d'un réservoir à un autre.

«Nous avons commencé immédiatement la décontamination mais nous avons pris du retard pour la déclaration au ministère de l'Environnement, a-t-elle déclaré à La Presse Affaires. Certaines étapes clés de communication n'ont pas été respectées à l'interne.»

Ce n'est que le 12 mars que Bombardier a finalement signalé l'incident au ministère concerné.

En vertu du Règlement sur les matières dangereuses, il faut avertir sans délai le Ministère en cas de déversement.

«Nous travaillons sur un plan d'action pour voir ce qui s'est passé: pourquoi la communication n'a pas été faite, pourquoi les délais n'ont pas été respectés, a indiqué Mme Dunne. Nous voulons corriger les problèmes pour qu'on puisse respecter le processus dans le futur.»

Elle a indiqué que Bombardier avait fait appel aux services de Genivar pour enlever le sol contaminé.

«On est maintenant à l'étape de prendre des échantillons pour voir si on a enlevé tout le sol contaminé et s'il reste du carburant.»

Elle n'a pas été en mesure de révéler les coûts de toute l'opération.

Luc St-Martin, du ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, a indiqué que son ministère n'avait pas encore pris une décision sur les prochaines étapes.

«Dans un premier temps, nous nous assurons que l'événement est bien terminé, qu'on a récupéré tout le matériel et que tout est géré conformément, a-t-il déclaré à La Presse Affaires. Pour la suite, nous sommes à évaluer la situation en fonction des informations que nous allons recueillir.»

Le ministère pourrait imposer une «sanction administrative pécuniaire», qui tournerait autour de 5000$, ou entamer un recours pénal, qui pourrait entraîner une amende beaucoup plus salée.