Les hauts dirigeants de Bombardier se sont partagé 22,9 millions de dollars américains en salaires, primes et bonis divers pour l'exercice 2013, un montant en hausse substantielle de 29% par rapport à l'année précédente.

Cette hausse était surtout attribuable aux riches primes à l'embauche versées au nouveau président et chef de l'exploitation à la division ferroviaire Bombardier Transport, l'allemand Lutz Bertling. 

Parmi les autres hauts dirigeants de Bombardier, la rémunération totale s'avère pratiquement inchangée en 2013 par rapport à l'année précédente, lit-on dans la circulaire de direction déposée jeudi en préparation de l'assemblée d'actionnaires du premier mai, à Montréal.

L'embauche de Lutz Bertling  -un ex-patron d'Eurocopter qui a remplacé André Navarri- a coûté plus de cinq millions US à Bombardier en salaire et primes diverses durant les six premiers mois de son entrée en fonction. (Les états financiers de Bombardier sont en dollars américains) De plus, ce montant comprenait que les deux premiers quarts d'une prime à l'embauche d'un million d'euros offerte par Bombardier à M. Bertling. (environ 1,3 millions US au taux de change appliqué en 2013). Les deux autres versements  sont prévus durant l'exercice 2014.

En excluant ces riches primes initiales à M. Bertling, la rémunération totale des hauts dirigeants qui étaient en poste depuis plus d'un an a atteint 17,7 millions, seulement 100 000 $ de plus qu'en 2012.

Entre autres, la rémunération attribuée au président et chef de la direction, Pierre Beaudoin, a faiblement augmenté de 0,4% à six millions. Ce montant demeure très inférieur aux huit millions qu'il avait obtenus deux ans plus tôt, pour l'exercice 2011.

Selon la circulaire de direction, aussi, l'actif personnel de Pierre Beaudoin lié à Bombardier était évalué à 42,4 millions en fin d'exercice 2013.

Ce montant comprend 28,8 millions en titres divers (actions A et B détenues, options d'achat d'actions, actions non-acquises) et 13,6 millions en prestations futures de son régime de retraite particulier.

Quant à l'ex-président de Bombardier Transport, André Navarri, il a quand même été rémunéré 3,6 millions en 2013 -un montant tout juste inférieur à celui de 2012-  malgré qu'il ait transféré en mi-exercice 2013 à un poste de «conseiller stratégique» auprès du président Pierre Beaudoin.

Pour le contexte, il faut souligner que la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier a été attribuée durant un exercice de redressement de certains résultats financiers annuels. Mais aussi d'inquiétudes croissantes parmi ses actionnaires envers les délais et les coûts additionnels liés au lancement des avions CSeries. 

Pour y faire face, Bombardier a d'ailleurs décrété il y a un mois un gel salarial pour ses quelque 38 000 employés non-syndiqués, ce qui représente la moitié de son effectif mondial de 76 400 employés.   

Durant son exercice 2013, Bombardier a redressé son bénéfice net de 22% à 564 millions et son bénéfice d'exploitation de 18% à 774 millions, alors que ses revenus totaux ont remonté de 10% à 18,1 milliards.