L'industrie mondiale du transport aérien prévoit toujours des profits records pour 2014, mais ceux-ci ne seront pas aussi élevés que prévu en raison des répercussions liées à la hausse des prix du carburant, a indiqué mercredi l'Association internationale de transport aérien (AITA).

Mais les coûts du carburant ne représentent pas l'unique défi. La décision du Venezuela d'empêcher les sociétés aériennes étrangères de sortir des profits de 3,7 milliards de dollars du pays, la crise politique en Ukraine et la disparition d'un appareil de Malaysia Airlines ajoutent de l'incertitude aux pronostics, a précisé directeur général et chef de l'AITA, Tony Tyler.

L'organisation établie à Genève, qui représente 240 lignes aériennes, ou 84% de l'ensemble du trafic aérien, a estimé que les profits se chiffreraient à 18,7 milliards $ US, en baisse par rapport aux prévisions de 19,7 milliards $ US annoncées en décembre, parce que les coûts sont plus élevés que ce qui avait été anticipé. Selon de nouvelles estimations, le prix du baril de pétrole devrait s'élever à 108 $ US, en moyenne, soit 3,50 $ US par baril de plus que ce qui avait d'abord été prévu.

Les nouvelles prévisions demeurent supérieures aux profits de 12,9 milliards $ US réalisés en 2013 et de 6,1 milliards $ US, l'année précédente. Elles sont également au-dessus du niveau record de 17,3 milliards $ US, touché en 2010.

Cette année, la révision à la hausse des prix du pétrole devrait accroître de 3 milliards $ US la facture pour l'ensemble de l'industrie, qui sera partiellement amortie par des revenus additionnels de 2 milliards $ US venant d'une hausse de la demande des trafics passagers et du fret.

Par ailleurs, M. Tyler a manifesté ses inquiétudes quant à la décision du gouvernement du Venezuela, dans une lettre acheminée au président Nicolas Maduro.

«Cela va à l'encontre des traités internationaux. Et cela accroît la difficulté des sociétés aériennes de maintenir leurs engagements envers ce marché, a-t-il déclaré à des reporters. Les sociétés aériennes ne peuvent maintenir leurs activités pour une période indéterminée si elles ne peuvent être payées.»